Les mesures anti-déficit du gouvernement ne font pas l'unanimité à droite
"C'est une idée absurde". Jean-Pierre Raffarin n'a pas caché son agacement d'apprendre que le gouvernement prévoyait d'augmenter la TVA de 5,5% à 19,6% sur les billets d'entrée des parcs à thème. L'ancien Premier ministre et sénateur de la Vienne estime que cela serait un coup dur pour le Futuroscope, véritable poumon économique du département. Pas question de voter cette mesure au Parlement, affirme Jean-Pierre Raffarin.
Et il n'est pas le seul dans les rangs de la majorité à dire haut et fort son opposition à l'une des mesures du gouvernement. Le député UMP Bernard Reynes s'est ainsi dit "stupéfait" par la taxe sur les sodas annoncée par François Fillon. Le député avait proposé cette mesure dans un rapport parlementaire... mais en échange d'une aide subséquente pour la filière fruits et légumes, qui elle n'a pas été retenue par le gouvernement.
Le seuil de 500.000 euros "trop élevé"
Mais c'est surtout la mesure la plus spectaculaire, la taxe exceptionnelle sur les revenus supérieurs à 500.000 euros, qui a provoqué des réactions au sein de la majorité. A l'image de Dominique de Villepin, qui parle d'une mesure uniquement "symbolique" , plusieurs députés UMP ont estimé que le gouvernement n'était pas allé assez loin.
Ainsi, Pierre Méhaignerie, président de la Commission des Affaires sociales de l'Assemblée, plaide pour une taxation à partir de 150.000-200.000 euros de revenus pour dégager "1,5 milliard d'euros de recettes", au lieu des 200 millions prévus par la mesure gouvernementale.
Le député UMP Michel Piron considère lui aussi que le seuil de 500.000 euros est "infiniment trop élevé" : "On peut apporter sa contribution même quand on a des revenus inférieurs à
ce seuil" affirme-t-il, prêt à déposer un amendement dans ce sens.
A demi-mot, le président du Sénat, Gérard Larcher, a d'ailleurs confirmé que le Parlement pourrait abaisser ce seuil. Le Parlement dispose "d'une
marge de manoeuvre assez grande" a-t-il glissé à quelques journalistes.
_ Quant au député UMP Jérôme Chartier, il avait lui proposé la création d'un plafond sur les niches fiscales, de manière à ce que le contribuable ne puisse réduire ce qu'il doit au fisc de plus de 50%.
Le Parlement va-t-il aller plus loin que le gouvernement, en faisant contribuer davantage les hauts revenus à l'effort budgétaire ? Réponse à partir du 6 septembre, début de la session extraordinaire des parlementaires.
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