Le Pen boucle 50 ans de carrière politique

(Ecouter ci-dessous l'interview de Marine Le Pen)

Ses études de droit à l'université parisienne d'Assas terminées, en 1953, Jean-Marie Le Pen intègre comme élève-officier de réserve l'Ecole d'application de l'infanterie de Saint Maixent et se retrouve comme parachutiste à Hanoi après la chute de Dien Bien Phu. A son retour de la guerre d'Indochine en 1955, il se lance en politique aux côtés de Pierre Poujade et de son mouvement l'UDCA.
_ Il est élu député en 1956. A 27 ans, il est le plus jeune député de France. Partisan de l'Algérie française, il démissionne pour s'engager dans les parachutistes en Algérie. A son retour, il fédère les déçus du poujadisme au sein du Front national des combattants.

Bien que député, Le Pen conserve son côté impulsif et sanguin et perd son œil lors d'une bagarre dans une réunion électorale le 30 mars 1958.
En 1960, il participe à la fondation du Front national pour l'Algérie française. Il anime la campagne présidentielle de Jean Louis Tixier-Vignancourt, pétainiste historique et avocat d'extrême droite qui n'obtiendra que 5,3 % des voix.

Jean Marie Le Pen entame alors une traversée du désert. Il vit chichement de sa maison de disques politiques, la SERP, connue pour avoir édité des chansons du IIIème Reich. Il refait surface en 1972 avec le groupe néofasciste Ordre nouveau, dissout en 1973. Il conserve alors le Front national à l'aide duquel il va tenter de fédérer toutes les familles de l'extrême droite.

En 1976, Le Pen hérite à la mort d'Hubert Lambert (de la dynastie des ciments Lambert) de sa fortune notamment sa propriété de Montretout à St-Cloud. En 1981, il ne réunit pas les 500 signatures nécessaires pour se présenter à la présidentielle.
_ Le décollage de sa carrière politique se fait en 1983 avec 17 % aux élections municipales et 11 % en 1984 aux élections européennes. Il devient conseiller communal du XXème arrondissement de Paris en 1983 et conseiller régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Il est élu député européen de 1984 à 2000 (groupe technique des députés indépendants - groupe mixte). Il devient conseiller régional d'Ile-de-France entre 1986 et 1992, et président du groupe FN à l'Assemblée nationale en 1986 où 35 députés du FN siègent. De nouveau élu député de Paris de 1986 à 1988, il crée la surprise à la présidentielle de 1988 en recueillant 14,5 % des voix.

Jean Marie Le Pen joue à plein de la provocation, et défraye la chronique avec ses déclarations sur les chambres à gaz "point de détail de l'histoire" selon lui, et le jeu de mots douteux à propos de Michel Durafour, "Durafour crématoire".

A l'élection présidentielle de 1995, Jean Marie Le Pen progresse encore à 15%. En 2002, il accède au second tour de l'élection présidentielle avec 16.86 % des voix.

Il est à nouveau candidat à l'élection présidentielle de 2007. Ce dernier scrutin est perçu par de nombreux observateurs comme le combat de trop de Jean-Marie Le Pen, qui n'obtient que 10,44% des voix au premier tour, et son parti 4,29% aux législatives.

Caroline Caldier avec agences