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Le Monsieur sécurité de François Hollande propose la dépénalisation de la consommation du cannabis

François Rebsamen, le Monsieur sécurité de François Hollande, remet la question du cannabis dans la campagne, en proposant l'abandon du délit de consommation au profit de la contravention. Point sur la position des candidats vis-à-vis des drogues.
Article rédigé par Jérémie Maire
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Le cannabis revient dans la campagne (AFP PHOTO / Martin BERNETTI)

François Rebsamen, le Monsieur sécurité de François Hollande, remet la question du cannabis dans la campagne, en proposant l'abandon du délit de consommation au profit de la contravention. Point sur la position des candidats vis-à-vis des drogues.

Mercredi 18 avril, François Rebsamen, le Monsieur sécurité du candidat socialiste, a déclaré avoir proposé au candidat du PS de "transformer le délit de consommation de cannabis en contravention", tout en ne sachant pas "si François Hollande retiendrait cette proposition".

Cette démarche viserait à alléger le travail des policiers, qui traitent "142 000 procédures de consommation de cannabis par an, qui ne donnent lieu qu'à 24 000 poursuites", selon le sénateur et maire de Dijon.

Quelle est la position des autres candidats sur le cannabis ?

François Hollande - Outre M. Rebsamen dans le camp Hollande, Daniel Vaillant, ancien ministre de l'intérieur sous Lionel Jospin, se prononce pour une législation contrôlée. M. Hollande propose de lancer une réflexion à l'échelon européen. Il ne s'est pas encore prononcé sur la proposion de son conseiller.

Nicolas Sarkozy - Le président-candidat a directement réagi aux propos du sénateur PS, sur Europe 1. Dépénaliser la consommation serait "un acte irresponsable", selon Nicolas Sarkozy. Le candidat de l'UMP l'avait pourtant proposé en 2007. Son parti craint, en outre, que la dépénalisation de la drogue n'entraîne pas la fin du trafic, mais augmente l'insécurité.

Marine Le Pen - Dépénaliser le cannabis serait, selon la candidate du Front national, "une solution de facilité pronfondément dangeureuse". Le parti d'extrême droite souhaite également accentuer la répression contre les trafiquants et les consommateurs de toutes les substances illicites.

Eva Joly - A la suite des tueries de Toulouse et de Montauban, la candidate écologiste avait préconisé la légalisation du cannabis pour "saper l'économie parallèle à la base". Selon l'ancienne juge d'instruction, "fermer les frontières pour lutter contre le trafic d'armes est complètement illusoire".

"Laissons l'héroïne et la cocaïne, et légalisons le cannabis", avait-elle déclaré dans l'émission "Des paroles et des actes", sur France 2 le 11 avril.

Jean-Luc Mélenchon - Lors de l'émission "Des paroles et des actes" du 12 janvier, Jean-Luc Mélenchon a déclaré : "il est absurde de punir les consommateurs, parce que c'est disproportionné. Cependant, je suis pour qu'on continue à traquer les producteurs".

Selon le député européen du Front de gauche, "il faudrait se préoccuper des drogues dangereuses pour la santé", dont les psychotropes.

François Bayrou - Sur RTL, François Bayrou a estimé que "la politique contre la drogue a échoué. Ca ne marche pas. Il y a des réseaux qui se constituent autour de ça qui sont profondément déstabilisateurs. Je pense qu'il faut mettre une autre politique à l'étude".

Le candidat centriste a déclaré ne pas être "un défenseur de la politique actuelle qui est un échec".

Philippe Poutou - L'ouvier-candidat s'est prononcé pour la légalisation. Selon lui, "la prohibition favorise le développement des trafics sans pour autant réduire le nombre de consommateurs".

Le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) souhaite "ne plus faire du consommateur un délinquant", point de départ "à toute politique de santé qui vise à réellement aider les gens".

Nathalie Arthaud - La répression des consommateurs ("inutile, inefficace et ridicule") est le seul point sur lequel l'autre candidate trotskiste, celle de Lutte ouvrière, s'est prononcée.

Nicolas Dupont-Aignan - Le candidat souverainiste a proposé "une loi d'exception contre le trafic de stupéfiants" avec notamment "l'intervention de l'armée pour rétablir l'ordre dans certains quartiers". Quant à la légalisation, il y est "totalement hostile".

Jacques Cheminade - Le candidat de Solidarité et Progrès souhaite que "la consommation de drogue garde un caractère exceptionnel" et il se prononce contre la légalisation.

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