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Le G20 permettra à Nicolas Sarkozy de cultiver sa stature de chef d'Etat

Exceptionnellement, l'agenda du chef de l'Etat ne prévoit pas cette semaine de"déplacement en province", mais un programme unique du mercredi 2 au vendredi 4 novembre : la préparation et la tenue du sommet du G20 à Cannes.
Article rédigé par Anne Brigaudeau
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Nicolas Sarkozy et le président chinois Hu Jintao (23 août 2011) (AFP/Li Xueren / XINHUA)

Exceptionnellement, l'agenda du chef de l'Etat ne prévoit pas cette semaine de"déplacement en province", mais un programme unique du mercredi 2 au vendredi 4 novembre : la préparation et la tenue du sommet du G20 à Cannes.

De quoi permettre au président de jouer son rôle favori : celui qui agit quand les autres parlent. Et de bénéficier d'une large présence médiatique en tant que chef de l'Etat et non comme candidat déclaré.

Un président qui "doit gérer la crise"

Lors de son intervention sur France 2 et TF1 le jeudi 27 octobre, Nicolas Sarkozy a affirmé avoir fait son "choix, celui d'être président de la République jusqu'à la dernière minute". Et de poursuivre : "pour l'instant, je dois gérer une crise qui inquiète les Français, je dois les protéger. Mon travail, ce n'est pas de penser à la candidature, à la différence des autres".

Il a également rappelé que ses prédécesseurs François Mitterrand (en 1988) et Jacques Chirac (en 2002) s'était déclarés candidats à leur réélection quelques semaines à peine avant l'échéance, ayant, eux aussi, à régler les affaires de la France.

Un président qui parle d'égal à égal avec les grands de ce monde

Un président "protecteur", qui agit "face à la crise" (comme le rappelle la une du site de l'Elysée), qui pèse dans le monde et en Europe: les axes de la communication élyséenne sont posés.

Même en l'absence de résultat spectaculaire, le sommet du G20 offrira au chef de l'Etat l'occasion de multiplier les images avec les grands de ce monde. Notamment avec le président chinois Hu Jintao, qu'il verra mercredi soir (la Chine, rappelons-le, a investi dans le Fonds européen de stabilité financière), et avec le président des Etats-Unis Barack Obama, qu'il doit rencontrer jeudi matin.

De quoi faire ressortir le contraste avec un François Hollande qui n'a jamais été ministre, comme l'UMP aime à le marteler, et qui devrait faire en décembre le voyage obligé à Washington de tout aspirant à l'Elysée, sans parler de la candidate Front national qui peine à rencontrer outre-Atlantique une personnalité d'envergure.

Un président qui "protège"

Autre dimension qui devrait être mise en valeur : le président "protecteur". Lors de son interview télévisée du 27 octobre, Nicolas Sarkozy avait assuré que son travail était de "protéger les Français". Dans une étude intitulée "Le point de rupture. Enquête sur les ressorts du vote FN en milieux populaires", le sondeur Jérôme Fourquet et le sociologue Alain Mergier avaient montré la très forte demande de protection des populations les plus vulnérables, touchées de plein fouet par la mondialisation.

Le G20 devrait donc permettre à Nicolas Sarkozy de se poser en contempteur des dérives financières. Avec l'Allemagne, la France a repris aux altermondialistes l'idée d'une taxe infinitésimale sur les transactions financières. Reste à savoir si celle-ci sera affectée à l'aide au développement, comme le prévoyaient ses promoteurs, ou au désendettement des Etats qui la mettront éventuellement à l'oeuvre.

Si l'on en croit un sondage Opinionway (contesté ici), la prestation télévisée du chef de l'Etat du 27 octobre a été jugée convaincante sur le fonds de stabilité européen (55%) ou l'encadrement et le contrôle des banques (53%). Gageons qu'après le G20, de nouvelles enquêtes testeront l'envergure internationale du chef de l'Etat aux yeux des Français.

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