Le FN mis en examen dans l'enquête sur le financement de sa campagne 2012
Coup dur pour le Front national, qui a toujours dénoncé les "affaires" dans les autres camps politiques. Cette fois, c'est au tour du parti de Marine Le Pen d'être mis en examen dans l'enquête sur le financement de ses campagnes électorales de 2012. C'est ce qu'a annoncé le trésorier du parti, Wallerand de Saint-Just, à sa sortie du bureau des juges qui l'entendaient depuis mercredi matin au pôle financier du parquet de Paris.
Le parti d'extrême-droite est mis en examen en tant que personne morale pour complicité d'escroquerie et recel d'abus de biens sociaux, conformément aux réquisitions du parquet. Wallerand de Saint-Just a indiqué que le parti allait faire appel, assurant qu'il n'y avait aucune preuve.
Le vice-président du FN, Florian Philippot, a réagi indiquant que le dossier était "d'un vide intégral, d'un néant absolu ", "on nous parle d'escroquerie alors que tout est parfaitement transparent, rien n'est dissimulé ", dénonçant un "acharnement politico-judiciaire ".
Déjà huit mises en examen dans cette affaire
Le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire en avril 2014 pour escroquerie, abus de bien social, complicité et recel de ces délits visant le financement des campagnes électorales du Front national. L'enquête porte sur les liens financiers entre le microparti de la présidente du Front national Marine Le Pen, "Jeanne", et la société Riwal, qui s'occupe du matériel de campagne du FN.
Les juges cherchent à savoir si le FN et "Jeanne" n'ont pas profité de facilités de paiement offertes par la société Riwal dans le cadre de campagnes électorales. Deux personnes morales ("Jeanne" et Riwal) et six personnes physiques avaient jusque-là été mises en examen dans ce dossier, dont le vice-président du FN Jean-François Jalkh.
A trois mois des régionales
Cette mise en examen tombe mal pour le FN, à trois mois des régionales, alors que Marine Le Pen a l'ambition de remporter la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, et doit déjà faire face au conflit avec son père Jean-Marie Le Pen. Mauvaise nouvelle également pour Wallerand de Saint-Just, le trésorier, lui-même candidat aux régionales de décembre en Ile-de-France.
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