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Financement illégal : le FN menacé d'une mise en examen

Dans le collimateur de la justice : les responsables du micro-parti proche du FN "Jeanne" et de l’agence de communication Riwal dirigée par Frédéric Chatillon, un très proche de Marine Le Pen. Ils sont suspectés d’avoir mis en place un système frauduleux d'enrichissement avec de l'argent public. Une information judiciaire a été ouverte en avril 2014.
Article rédigé par franceinfo
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  (Le FN dénonce un complot judiciaire et politique © MaxPPP)

A trois mois des régionales, le Front National n’en a pas fini avec la justice. Entendu ce mercredi en tant que personne morale par les juges dans l’enquête sur son financement, il pourrait être mis en examen pour "recel de produits d’abus de biens sociaux" et "complicité d’escroqueries" ou placé sous le statut intermédiaire de témoin assisté.

Le FN est représenté par son trésorier Wallerand de Saint-Just, qui sera également entendu le 21 septembre sur son rôle personnel dans cette affaire.

Des kits de campagne surfacturés au préjudice de l'Etat ? 

En cause : des kits de campagne (tracts, affiches, sites internet…) fabriqués par Riwal et fournis par Jeanne aux candidats FN aux législatives en 2012. Leur coût ? 9.000, voire 16.000 euros. Ont-ils été surfacturés au préjudice final de l’Etat qui rembourse les frais de campagne des candidats dépassant les 5% de suffrages ? C’est ce que cherchent à savoir les juges Renaud Van Ruymbeke et Aude Buresi au pôle financier du tribunal de grande instance de Paris.

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Autre problème : ces kits, achetés par 525 des 565 candidats FN, leur auraient été imposés comme une contrepartie obligatoire de leur investiture. Ce qui est formellement interdit par le code électoral.

Vide législatif 

Les juges soupçonnent aussi Riwal d'avoir financé illégalement le FN. La société de communication aurait notamment mis gratuitement à sa disposition des locaux ou des employés et accordé au parti un crédit sans intérêt ayant atteint 900.000 euros.

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Mais l'enquête a été fragilisée par un vide législatif, le délit d'acceptation par un parti politique d'un financement provenant d'une personne morale n'étant plus puni par la loi. "Comment le procureur de la République a-t-il pu commettre une erreur aussi grossière" , a demandé Wallerand de Saint-Just, qui a assigné l'Etat pour "cette faute inqualifiable" , réclamant 200.000 euros de dommages et intérêts.

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