Le bouclier fiscal fait débat à l'UMP
Attaqué par la gauche depuis son adoption, c'est aujourd'hui au sein de l'UMP que le bouclier fiscal fait débat.
Lundi, René Couanau a ouvert la brêche. Le député UMP, ex-centriste, a fait savoir qu'il demandera la suspension de ce “symbole d'inéquité fiscale” lors de l'examen du projet de loi de finances rectificative mercredi et jeudi à l'Assemblée. “Un geste symbolique pour accroître la confiance”, a expliqué le maire de Saint Malo.
En commission, sa proposition a été rejetée de justesse : 12 voix contre 15.
De son côté, le président de la commission des Affaires sociales Pierre Méhaignerie n'envisage pas de revenir sur l'ensemble du “paquet fiscal”, qui comprend notamment la détaxation des heures supplémentaires. Cet élu UMP imagine “une contribution exceptionnelle portant sur les revenus supérieurs à 300.000 euros par an”, limitée à deux ans, visant à “financer le fonds d'investissement social proposé par la CFDT”.
L'ex-centriste a été rejoint par Charles de Courson, député Nouveau centre. Ce dernier estime “juste” que les “revenus les plus élevés contribuent davantage à venir en aide à ceux de nos concitoyens qui sont victimes de la crise”. Il pourrait proposer un amendement demain.
Mais pour les responsables de l'UMP, pas question de revenir sur cette mesure phare souhaitée par Nicolas Sarkozy.
Pour Jean-François Copé, patron des députés UMP, c'est “une mauvaise réponse à la crise que nous devons affronter”. Pire encore. “La proposition de Pierre Méhaignerie n'aura aucun effet sur l'emploi” et “encouragera les délocalisations”, assure t-il.
Le porte-parole de l'UMP Frédéric Lefebvre se montre encore plus ferme : “c'est un principe sur lequel nous n'entendons pas transiger”.
De son côté, la ministre de l'Economie Christine Lagarde s'est félicitée de la baisse du nombre d'expatriations fiscales en 2007, annoncée hier dans Les Echos . Cependant, le quotidien économique n'établit aucun lien entre cette baisse et le bouclier fiscal.
Margaux de Frouville, avec agences
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