: Vidéo Boris Faure donne sa version de son agression par M'jid El Guerrab : "Je ne crois pas au pardon, je crois à la justice"
Invité de France Inter, mercredi, le premier secrétaire de la fédération socialiste des Français de l'Etranger, Boris Faure, revient pour la première fois sur son agression par le député LREM M'jid El Guerrab.
Boris Faure, premier secrétaire de la fédération socialiste des Français de l'Etranger, s'exprime pour la première fois, sur France Inter, depuis son agression par le député LREM M'jid El Guerrab avec un casque de moto, le 30 août 2017. Suite à cette agression, il avait dû être opéré en urgence dans la nuit et s'était vu prescrire une ITT provisoire d'au moins 30 jours. Il explique sa version des faits au micro de Léa Salamé.
France Inter : Que c'est-il passé ?
Boris Faure : C'est au départ, quelque chose d'assez banal, une rencontre fortuite entre deux personnes qui se connaissent. Je sors d'un rendez-vous chez mon psychanalyste, dans le 5e arrondissement et je tombe par hasard sur M'jid El Guerrab, que je connais depuis environ trois ans [avant de rejoindre La République en marche, M'jid El Guerrab était au Parti socialiste]. Pendant de nombreuses années nous avons eu des relations de bonne camaraderie. Comme il y a eu des tensions lors de la campagne législative, je me dis que c'est le bon moment, parce que je le croise, d'avoir une conversation amicale. Et malheureusement la suite va très mal se passer. Je vais rester dans un registre amical et je vais finir au sol, en sang, après deux coups de casque, après peut-être un coup de sang du député.
M'jid El Guerrab n'a pas la même versions des faits. Il dit avoir réagi à des insultes racistes et au fait que vous l'avez attrapé au poignet. Que répondez-vous ?
Je le dis très nettement et solennellement, il n'y a eu dans ma bouche ce jour-là aucune insulte raciste, aucune insulte tout court. L'insulte raciste ne fait pas partie de mon ADN, moi qui depuis 18 ans me mobilise comme militant antiraciste. Tout cela, c'est du mensonge éhonté, tout ça, c'est du roman de gare, c'est ce que j'appelle la deuxième agression. Il y a la première agression, qu'il ne nie pas, qu'il cherche à justifier et il y a la deuxième agression qui est peut-être plus violente : c'est l'agression de la diffamation. Quand M'jid El Guerrab commence à parler dans la presse, je suis dans mon lit d'hôpital et dans l'incapacité de me défendre. Moi je découvre tout ça, ces monceaux de boue, à la sortie de l'hôpital. Et c'est moi qui suis atteint, c'est ma famille. Je trouve que, vraiment, il aurait pu s'abstenir.
L'avocat de M'jid El Guerrab affirme que vous harceliez le député LREM depuis plus d'un an et que vous l'avez menacé de mort à plusieurs reprises. Qu'en pensez-vous ?
Ce n'est pas vrai. Si le harcèlement c'est échanger 60 SMS en trois ans... L'animosité que M'jid El Guerrab vient du fait que quand il est venu dans ma fédération pour candidater j'ai considéré que je n'avais pas à le soutenir.
M'jid El Guerrab s'est excusé publiquement. Est-ce suffisant pour vous ?
Je ne crois pas au pardon, je crois à la justice. M'jid El Guerrab a démissionné de La République en marche, il reste député. Je crois que c'est difficilement compréhensible. On voit là que sur le plan juridique il y a un no man's land institutionnel. Un député pris en flagrant délit reste député. Il y a quelque chose à régler.
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