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Démission de François de Rugy : la porte-parole du gouvernement parle d'"un choix courageux qui a aussi vocation à protéger le collectif gouvernemental"

"Nous n'avons pas, au niveau du gouvernement, connaissance de faits délictueux", a affirmé la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye, après la démission de François de Rugy.

Article rédigé par franceinfo
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François de Rugy et Sibeth Ndiaye, le 3 juin 2019 à Paris. (LUDOVIC MARIN / AFP)

"C'est un choix courageux qu'il fait, un choix qui a aussi vocation à protéger le collectif gouvernemental", a réagi mardi 16 juillet sur franceinfo Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement, après la démission de François de Rugy. Elle ajoute que la gouvernement "n'a pas connaissance de faits délictueux".

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franceinfo : Comment réagissez-vous à la démission du ministre de la Transition écologique et solidaire ?

Sibeth Ndiaye : Je voudrais saluer une décision personnelle de François de Rugy, qui en a informé le Premier ministre ce matin. Évidemment, sa démission a été acceptée dans la foulée. Il a souhaité prendre du temps pour lui, pour les siens, pour pouvoir être libre dans la défense qu'il veut apporter face aux soupçons dont il fait l'objet aujourd'hui.

Médiapart révèle que François de Rugy se serait servi de son indemnité de frais de mandat [IRFM], quand il était député, pour payer ses cotisations au parti. Ce sont des faits qui seraient délictueux. Vous dites qu'il n'y a pas à ce stade d'indication que des règles aient été transgressées par François de Rugy ?

J'ai dit que je n'en avais pas connaissance. Je ne peux pas, sur la simple foi d'un article, décider que des faits sont délictueux ou ne le sont pas. On a vu, par le passé, qu'on a pu se tromper dans des articles de presse.

Nous n'avons pas, au niveau du gouvernement, connaissance de faits délictueux

Sibeth Ndiaye

à franceinfo

S'il s'avérait qu'il y a eu des faits délictueux commis, c'est à la justice de notre pays de s'en saisir, et de mener les diligences qu'elle juge utiles. En revanche, sur les premiers faits qui ont été portés à notre connaissance, le Premier ministre a très rapidement souhaité discuter avec François de Rugy, pour qu'il puisse apporter des explications, ce que le ministre a eu l'occasion de faire de manière extrêmement détaillée. Le Premier ministre a aussi souhaité que des enquêtes puissent être diligentées par le secrétariat du gouvernement, pour évaluer très précisément si les travaux qui ont été menés dans l'appartement de fonction de François de Rugy, à l'époque, étaient justifiés, et s'ils avaient eu lieu dans les règles de l'art de la commande publique. Ces enquêtes sont toujours en cours.

Benjamin Griveaux, votre prédécesseur comme porte-parole du gouvernement, a dit que ces images de dîners étaient malvenues. Est-ce que vous partagez son avis ?

Je comprends que ces images puissent être choquantes, parce qu'il n'est pas dans les habitudes du quotidien des Français de manger des homards ou d'autres mets de luxe. Mais je veux rappeler deux choses. La première, c'est que dans le cadre d'une fonction de représentation, parce qu'il s'agit aussi de mettre en valeur ce qu'est la gastronomie à la française, il est normal qu'un président de l'Assemblée nationale puisse avoir des frais de représentation, et avoir des dîners de prestige, dès lors que cela s'exerce dans le cadre de ses fonctions.

À notre connaissance, François de Rugy n'a pas transgressé de règles concernant ces dîners

Sibeth Ndiaye

à franceinfo

Il appartiendra, dans les enquêtes qui vont avoir lieu, de savoir si c'est effectivement le cas ou pas. Moi, ce que je ne veux pas, c'est qu'on puisse accuser un homme sur la simple foi d'articles de presse. Il fait aujourd'hui un choix qui l'honore, un choix qui a aussi vocation à protéger le collectif gouvernemental, car il ne souhaite pas que cette affaire puisse entacher la probité, l'exemplarité dont la majorité et le chef du gouvernement ont toujours voulu que nous soyons les dépositaires. C'est un choix courageux qu'il fait, que je veux saluer, après un engagement de tous les instants au service du gouvernement, du président de la République et du Premier ministre.

Quand sera nommé le futur ministre de la Transition écologique ? Quelqu'un assure-t-il l'intérim ?

Au ministère de la Transition écologique et solidaire, il y a d'ores et déjà Élisabeth Borne, ministre en charge des Transports, ainsi que deux autres secrétaires d'État, Brune Poirson et Emmanuelle Wargon. Il y a donc une continuité de l'État qui sera, de toute évidence, assurée. Selon notre Constitution, le Premier ministre doit réaliser des propositions auprès du président de la République. Il le fera tout prochainement, et il appartiendra ensuite au président de nommer en conséquence et de faire ses choix sur le remplacement de François de Rugy.

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