La gauche se déchire sur la déchéance de nationalité
D’après Manuel Valls, "une partie de la gauche s’égare au nom de grandes valeurs en oubliant le contexte", sur la question de la déchéance de nationalité pour les binationaux coupables d’actes de terrorisme. Le Premier ministre l’a affirmé dans un entretien au Journal du dimanche. Ceux qui se reconnaissent dans cette "partie de la gauche" que le chef du gouvernement prétend sermonner, ce ne sont plus les Jean-Luc Mélanchon, les Cécile Duflot ni même les frondeurs, comme Benoît Hamon. Dans le camp de l’opposition à la réforme de la constitution, il faut désormais compter avec une Martine Aubry ou un Jean-Marc Ayrault.
Martine Aubry et Jean-Marc Ayrault font front
Une ancienne première secrétaire du Parti Socialiste, donc, et l’ancien locataire de Matignon. "Je défends des valeurs républicaines et de gauche, c’est le propre de la politique et j’en suis fière" tacle la première, Martine Aubry, sur les réseaux sociaux. Tandis que le second, Jean-Marc Ayrault, reproche ouvertement à son successeur de "diviser " la France, quand il devrait plus que jamais assurer l’égalité entre tous les citoyens.
Pour le député PS de Paris Pascal Cherki, qui clame haut et fort son hostilité à la déchéance de nationalité, "une ligne rouge" a été franchie. Si Manuel Valls, en incluant la déchéance de nationalité au projet de réforme constitutionnelle, "souhaite s'aligner sur les fantasmes de l'extrême-droite, (...) s'il veut braconner sur ces terres, ce sera sans nous, et à terme ce sera contre nous ", affirme-t-il.
Une gauche déboussolée
Christophe Caresche, député PS de Paris et proche de Manuel Valls, souhaite tempérer la fronde. Pour lui, "on assiste à un concours Lépine de l'indignation d'une partie de la gauche, qui n'est pas justifié par rapport à la réalité de cette mesure et à la réalité de la situation. Une situation de guerre contre le terrorisme. " Pour le député, "avec la déchéance de nationalité, le Premier ministre et le président de la République ont voulu aussi manifester la gravité de la situation et la nécessité d'avoir une réaction à la hauteur de cette gravité. "
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