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La gauche salue l’élection de Jean-Pierre Bel à la tête du Sénat, la droite accuse le coup

Il a été élu dès le premier tour. Il a recueilli 7 voix de plus que la majorité absolue des suffrages. Il devient le premier président socialiste du Sénat et le deuxième personnage de la République après le chef de l’Etat. A 59 ans, le sénateur PS ariégeois Jean-Pierre Bel entre dans l’histoire. Son élection à la tête de la Haute Assemblée a été saluée par toute la gauche. A droite, en revanche, les commentaires vacillent entre amertume et inquiétude.
Article rédigé par franceinfo
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Tandis que l’on fête le dixième anniversaire de la nuit Blanche dans les rues de Paris, la gauche célèbre son premier président de l’histoire du Sénat. 179 voix. C’est plus qu’il n’en fallait pour l’emporter dès le premier tour (majorité absolue : 172 voix). Déjà galvanisée par son résultat inédit aux élections sénatoriales de dimanche dernier, la gauche reste donc dans le registre du "merveilleux" pour commenter l’événement.

"Pour les Français, cette élection est la promesse d’un Sénat plus moderne, plus ouvert, plus transparent, comme l'a voulu le nouveau Président. Ce sera un Sénat qui tiendra toute sa place dans nos institutions, face au gouvernement, pour défendre les territoires et servir les aspirations des Français à plus de justice sociale", s’enthousiasme le PS dans un communiqué, félicitant "chaleureusement" et "avec une grande fierté" Jean-Pierre Bel. Des "bravos" qui dès le début de la soirée ont également défilé sur les réseaux sociaux. Parmi les premiers à réagir sur twitter, le sénateur PS de Paris David Assouline a salué avec emphase une élection "historique et merveilleux pour la démocratie, pour la République, et pour la gauche". "La victoire de Jean-Pierre Bel, c'est celle de l’honnêteté, la rectitude des convictions et l’osmose avec les élus des territoires", a renchéri le président du groupe PS de l'Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault. Une élection synonyme selon lui de "première étape" vers "l'alternative de 2012".

Les candidats à la primaire socialiste y vont aussi de leurs messages de satisfaction. Depuis la Réunion, où il effectue une visite de deux jours, Manuel Valls "salue l'élection historique de Jean-Pierre Bel à la présidence du Sénat !". Le président du Parti radical de gauche (PRG) Jean-Michel Baylet souligne également "l’excellent discours" de son "ami". Soutien de François Hollande, le nouveau président du Sénat a bien-sûr reçu "toutes les félicitations" du favori de la primaire PS pour qui "ce moment est historique pour la gauche et pour la France. C'est la première étape d'un changement que le pays attend", a estimé le député de Corrèze sur twitter. Dans un communiqué, Ségolène Royal voit en l'élection de Jean-Pierre Bel, "la victoire méritée d'un homme de consensus et d'un élu de la France rurale proche du terrain et des citoyens". Quant à Martine Aubry, qui il y quelques semaines encore qualifiait publiquement Jean-Pierre Bel d'"opportuniste", elle salue "une victoire du rassemblement" de tous ceux "qui aspirent au changement dans notre pays".

La droite accuse le coup

En déplacement au centre équestre du Saumurois pour une allocution sur le thème du lien homme-animal et du handicap, Christine Boutin a estimé que l’élection de Jean-Pierre Bel était "une mauvaise nouvelle pour la France. C'est la conséquence du vote des grands électeurs, qui ne fait que traduire le mécontentement et le désarroi des Français qui sont déboussolés", a commenté sur facebook la présidente du Parti Chrétien-démocrate (PCD), candidate à la présidentielle.

A l’UMP, la sénatrice Chantal Jouanno met en garde : "Il faut respecter nos valeurs à nous. Pour moi, le Sénat c'est une assemblée de travail de fond. La seule que je ne supporterai pas ici c'est que ça devienne une caisse de résonance de la rue de Solférino". Inquiétudes à peine voilées de l’ex ministre des Sports sur Public Sénat, tandis que le député maire du Raincy (Seine-Saint-Denis) Eric Raoult ironise sur twitter "La gauche crie victoire trop tôt : Elle a le syndrome de Charléty".

Fairplay, l’ex-secrétaire d’Etat aux Transports Dominique Bussereau présente au contraire ses "félicitations républicaines" à Jean-Pierre Bel. "Au Gouvernement, mes relations avec lui étaient agréables Espérons un Sénat ouvert et pas obtu", poursuit le député UMP de Charente-Maritime dans un message sur les réseaux sociaux. Des "félicitations républicaines" également adressées par François Fillon. Au cours d’une conversation téléphonique avec Jean-Pierre Bel, le Premier ministre a indiqué "qu'il souhaitait que le gouvernement et la Haute Assemblée puissent travailler dans un climat de responsabilité". François Fillon qui a invité le nouveau président du Senat "à le rencontrer à Matignon dans les prochains jours".

Cécile Mimaut, avec agences

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