L'UMP face à sa défaite
Deux noms vont symboliser cette défaite : ceux de Claude
Guéant, l'ancien ministre de l'Intérieur qui n'avait pas hésité à reprendre les
thèmes du Front national dans ses discours et Nadine Morano qui trouvait des
qualités à Marine Le Pen dans une conversation qu'elle pensait avoir avec Louis
Aliot, le numéro 2 du parti d'extrême droite. En fait elle avait été piégée par
l'humoriste Gérald
Dahan.
"Partout en France, quand il y a eu confusion avec les
valeurs du FN, ça n'a pas été payant " notait dès le début de la soirée l'ancien
Premier ministre Alain Juppé: une façon de contester, le flirt poussé de
certains élus auprès des représentants de l'extrême droite, il avait lui même renoncé à soutenir Jean-Paul Garraud. Mais peut-être
aussi, à postériori, la stratégie du ni-ni et le refus de choisir entre le
Front national et le Parti socialiste.
Ainsi dans les Bouches-du-Rhône, Maryse Joissains-Masini, qui avait
assuré "avoir toujours défendu " les valeurs de Marine Le Pen a
été battue, de même que Brigitte Barèges dans le Tarn-et-Garonne, qui affirmait qu'elle serait "ravie" de l'élection à
l'Assemblée nationale de la présidente du Front national.
A l'inverse, Nathalie Kosciusko-Morizet dans l'Essonne et Xavier Bertrand dans l'Aisne, qui figuraient sur la liste noire de Marine Le Pen ont sauvé leur siège.
Le Gard est une autre
illustration de l'échec de ligne politique. Le maintien au second tour de l'UMP
Etienne Mourrut a permis l'élection du
FN Gilbert Collard. Et dans les trois autres triangulaires, les candidats UMP
s'inclinent largement devant ceux de la gauche.
Autre circonscription
qui va être observée de très près : la 16e des Bouches-du-Rhône où l'UMP
Roland Chassain s'était retiré contrairement aux consignes de maintien
explicitement au profit du Front
national. Ce qui n'a pas empêché le socialiste Michel Vauzelle de se faire
réélire...
L'ancien ministre UMP, Xavier
Bertrand, a plaidé lui pour une "profonde remise
en cause, et c'est valable parce que nous venons de perdre deux
élections majeures consécutives".
Thierry Mariani, ancien
ministre UMP et l'un des chefs de file de la Droite populaire, a commencé à
exercer son droit d'inventaire en commençant par l'ouverture, "une grosse
connerie de début de mandat".
Débat sur les valeurs
et droit d'inventaire... le débat pourrait s'échauffer à l'UMP d'ici à un
congrès théoriquement prévu pour novembre. Mais le prochain rendez-vous aura
lieu très prochainement. Ce sera l'élection du président du groupe à l'Assemblée
nationale: une première occasion pour les prétendants à la présidence de compter leurs
partisans...
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.