L'hommage de Hollande à Mauroy, "l'éloge du courage en politique"
"Pour Pierre Mauroy, réformer, ce n'était pas renoncer,
c'était réussir, se passer de l'illusion des mots pour passer à la vérité des
actes. Réformer ce n'était pas céder à la réalité, c'était la saisir à la
gorge pour la transformer. C'était aussi
inscrire la gauche dans la durée" a affirmé François Hollande dans la cour des Invalides.
Et le chef de l'Etat de rappeler que l'ancien Premier ministre avait dû "faire face
aux espoirs, aux attentes, sans limites après 23 ans dans l'attente de
l'alternance. Faire face aux difficultés, aux défis du monde. Faire face aux
impatiences et aux colères. Il fallut donc assumer et Pierre Mauroy assuma."
Et François Hollande de citer "le sérieux budgétaire, le blocage des prix et des salaires, les
restructurations industrielles. Des
décisions qui lui coutèrent. Surtout quand lui, l'homme du Nord-Pas-de-Calais,
il lui fallut fermer le dernier puits de mine".
"La rigueur condition du changement"
Un discours dont on notera les points de comparaison avec la situation actuelle, et notamment quand le président de la République va évoquer la rigueur appliquée par Pierre Mauroy qui était "la condition pour poursuivre la
réforme, le changement".
* Et alors que la gauche de la gauche attaque le gouvernement sur l'austérité demandée par Bruxelles, François Hollande a salué en Pierre Mauroy celui qui avait "compris que le destin de la France passait pas l'Europe, que faire cavalier seul pouvait finir en une cavalcade sans lendemain". *
Et les leçons que le chef de l'Etat tire de cette vie politique peuvent aussi être interprétées comme une réponse aux critiques qu'il reçoit lui-même : "C'est une belle leçon qui nous montre qu'on peut avoir le sens de la responsabilité
et conserver son idéal, concilier la justice
sociale et ambition économique, que l'on peut se révéler homme d'Etat et
demeurer homme du peuple, exercer les plus hautes fonctions et rester un
militant."
Un éloge funèbre prononcé devant l'essentiel de la classe politique, de gauche comme de droite. En présence de la maire de Lille Martine Aubry et de son père Jacques Delors, ancien président de la Commission européenne et ministre des Finances de M. Mauroy, de plusieurs anciens ministres de François Mitterrand, comme Jack Lang, Robert Badinter ou Michel Charasse, des anciens Premiers ministres Michel Rocard, Lionel Jospin, Jean-Pierre Raffarin, Dominique de Villepin et Edith Cresson, des membres du gouvernement avec à leur tête le Premier ministre Jean-Marc Ayrault et des présidents de l'UMP, Jean-François Copé, de l'UDI, Jean-Louis Borloo, du MoDem, François Bayrou.
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