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L'échec du référendum alsacien : divisions locales et affaires nationales

Une forte abstention sur l'ensemble de la région et un vote négatif dans le Haut-Rhin : le projet de collectivité unique d'Alsace a été repoussé ce dimanche par les électeurs. Un projet sur lequel l'UMP et le PS se sont divisés sur fond de rumeurs et de querelles locales. Et dans un climat national délétère.
Article rédigé par Sylvie Johnsson
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Vincent Kessler Reuters)

"Approuvez-vous le
projet de création d'une Collectivité Territoriale d'Alsace, par fusion du
Conseil régional d'Alsace, du Conseil général du Bas-Rhin et du Conseil général
du Haut-Rhin ?
" A
priori, cette question soumise à référendum aurait dû satisfaire les électeurs auxquels
elle laissait entrevoir une gestion plus efficace et des économies liées à une
diminution du nombre d'élus.

Le projet de collectivité unique qualifiée "d'*Anschluss" (UMP)


Mais ce projet défendu par le président UMP du conseil régional Philippe Richert était contesté par d'autres membres de son parti comme le maire de Colmar Gilbert Meyer qui s'inquiétait d'une suppression de sa préfecture.

Le président du conseil général du Haut-Rhin, Charles Buttner avait lui parlé, dans un premier temps d'"Anschluss" (allusion à l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne nazie en 1938), avant de se rallier au projet après avoir obtenu des garanties qui ont achevé de brouiller ce référendum.

Le vote blanc du maire socialiste de Strasbourg

Les socialistes
alsaciens étaient eux favorables à l'idée de la fusion, mais hostiles au projet
négocié par les présidents UMP des trois collectivités actuelles, qualifié d'usine à gaz. La
fédération PS du Haut-Rhin a fait campagne pour le oui et celle du Bas-Rhin
pour le non. Et le maire de Strasbourg, ville qui a voté oui à 70,06%, le
socialiste Roland Ries a révélé sur son compte Facebook qu'il avait voté blanc.

L'UMP et le PS divisés, le
Front de gauche, le Front national, les "souverainistes " se sont
retrouvés unis pour s'opposer à cette fusion au nom de la défense de la nation. Ils ont été rejoints par des  syndicats comme FO et la
CGT qui critiquaient "des différences de traitement entre salariés ",
entre les Alsaciens et les autres Français. Pendant que la FSU mobilisait contre une "régionalisation du service public de l'Education nationale ".

Ajoutons à tout cela l'affaire Cahuzac qui a peut-être incité les électeurs à rester chez eux : "C'est incroyable le nombre de fois où on  m'a parlé de l'affaire Cahuzac ", s'est étonné le président du conseil général du Haut-Rhin Guy-Dominique Kennel.

Et le "oui " annoncé par les sondages s'est transformé en "non " dans les urnes. Comme en Corse en 2003.

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