Jérôme Cahuzac convoqué une nouvelle fois par la commission d'enquête
Qui savait quoi et quand sur le compte en Suisse de Jérôme
Cahuzac au sein de l'exécutif ? Pour répondre à cette question, les députés de
la commission d'enquête parlementaire ont auditionné une cinquantaine de personnes
depuis le 21 mai dernier dont trois ministres du gouvernement : la garde des
Sceaux Christiane Taubira, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, et surtout,
celui qui était le ministre de tutelle de Jérôme Cahuzac à Bercy, Pierre
Moscovici.
Mais les députés restent sur leur faim et ont donc réclamé à l'unanimité une
nouvelle audition de l'ancien ministre du Budget. L'entretien aura lieu mardi prochain. Et deux points semblent à éclaircir.
"La muraille de Chine "
Lors de son audition, le
ministre de l'Economie a assuré qu'une "muraille de Chine a été mise en
place autour de Jérôme Cahuzac " alors que ce dernier était encore
ministre.
Mais "il nous a dit qu'il y a bien eu une réunion le 16 janvier
à l'Elysée suite à un Conseil des ministres en présence du président de la
République, le Premier ministre, lui-même et Jérôme Cahuzac ", précise Charles de Courson, le président de la commission d'enquête. L'objet de
cette rencontre ? Décider de la demande aux autorités fiscales suisses de
vérifier si ce dernier a eu un compte dans une banque helvète entre 2006 et
2013.
L'ancien ministre du Budget aurait donc été au courant du
déclenchement de cette procédure. "Il nous a assuré que Pierre Moscovici ne lui avait rien dit sur cette demande. Il y a une contradiction flagrante qui mérite que nous entendions à nouveau Jérôme Cahuzac " la semaine prochaine, explique le député UMP Georges Fenech, membre de la commission d'enquête.
"Nous avons des preuves "
L'autre incertitude porte sur le calendrier. Charles de Courson, le président UDI de cette commission d'enquête, en est persuadé : l'Elysée a su dès le 15 décembre qu'il existait "des preuves graves, selon lesquelles Jérôme Cahuzac détenait un compte en Suisse. Nous avons des preuves ", a assuré ce mercredi le député de Paris sur France 2.
En ce cas, pourquoi a-t-il fallu attendre le 19 mars pour voir Jérôme Cahuzac démissionner du gouvernement ? François Hollande ne pouvant pas être entendu devant la commission d'enquête au nom de la séparation des pouvoirs, plusieurs députés ont réclamé l'audition de Jean-Marc Ayrault pour obtenir une explication. Mais la majorité des membres de la commission a rejeté l'idée car "il n'y a pas de précédent d'audition d'un Premier ministre ", d'après Georges Fenech.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.