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Jérôme Cahuzac convoqué une nouvelle fois par la commission d'enquête

L'ancien ministre du Budget devra s'expliquer une seconde fois la semaine prochaine devant les députés de la commission d'enquête parlementaire sur la gestion de l'affaire Cahuzac par le gouvernement. Les députés devaient pourtant en finir ce mercredi avec leurs auditions. Mais des zones d'ombre subsistent sur ce que savait l'Elysée, et quand.
Article rédigé par Antoine Krempf
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Maxppp)

Qui savait quoi et quand sur le compte en Suisse de Jérôme
Cahuzac
au sein de l'exécutif ? Pour répondre à cette question, les députés de
la commission d'enquête parlementaire ont auditionné une cinquantaine de personnes
depuis le 21 mai dernier dont trois ministres du gouvernement : la garde des
Sceaux Christiane Taubira, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, et surtout,
celui qui était le ministre de tutelle de Jérôme Cahuzac à Bercy, Pierre
Moscovici
.

Mais les députés restent sur leur faim et ont donc réclamé à l'unanimité une
nouvelle audition de l'ancien ministre du Budget
. L'entretien aura lieu mardi prochain. Et deux points semblent à éclaircir.

"La muraille de Chine "

Lors de son audition, le
ministre de l'Economie a assuré qu'une "muraille de Chine a été mise en
place autour de Jérôme Cahuzac
" alors que ce dernier était encore
ministre.

Mais "il nous a dit qu'il y a bien eu une réunion le 16 janvier
à l'Elysée suite à un Conseil des ministres en présence du président de la
République, le Premier ministre, lui-même et Jérôme Cahuzac
", précise Charles de Courson, le président de la commission d'enquête. L'objet de
cette rencontre ? Décider de la demande aux autorités fiscales suisses de
vérifier si ce dernier a eu un compte dans une banque helvète entre 2006 et
2013.

L'ancien ministre du Budget aurait donc été au courant du
déclenchement de cette procédure. "Il nous a assuré que Pierre Moscovici ne lui avait rien dit sur cette demande. Il y a une contradiction flagrante qui mérite que nous entendions à nouveau Jérôme Cahuzac " la semaine prochaine, explique le député UMP Georges Fenech, membre de la commission d'enquête.

"Nous avons des preuves "

L'autre incertitude porte sur le calendrier. Charles de Courson, le président UDI de cette commission d'enquête, en est persuadé : l'Elysée a su dès le 15 décembre qu'il existait "des preuves graves, selon lesquelles Jérôme Cahuzac détenait un compte en Suisse. Nous avons des preuves ", a assuré ce mercredi le député de Paris sur France 2. 

En ce cas, pourquoi a-t-il fallu attendre le 19 mars pour voir Jérôme Cahuzac démissionner du gouvernement ? François Hollande ne pouvant pas être entendu devant la commission d'enquête au nom de la séparation des pouvoirs, plusieurs députés ont réclamé l'audition de Jean-Marc Ayrault pour obtenir une explication. Mais la majorité des membres de la commission a rejeté l'idée car "il n'y a pas de précédent d'audition d'un Premier ministre ", d'après Georges Fenech.

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