Jean Zay au Panthéon : "Un arrachement et une fierté" pour ses filles
"L’entrée de son Jean Zay au Panthéon est bouleversant, " explique Hélène Mouchard-Zay, même si elle a appris la nouvelle il y a un an, lors de la visite de François Hollande au Mont Valérien, haut-lieu de la mémoire nationale.
Cette entrée au Panthéon nécessite le transfert du corps de Jean Zay. Un moment pas si évident que cela pour Hélène Mouchard-Zay et sa sœur. "Cela a été une décision douloureuse que nous avons prise avec ma sœur. C’est d’une certaine façon un arrachement et en même temps on s’est dit avec ma sœur qu’il fallait aller au bout de cette démarche. C’est n’est pas parce qu’il appartient au pays qu’on en est dépossédé, " déclare Hélène Mouchard-Zay.
Le 20 juin 1944, des miliciens viennent chercher Jean Zay à la prison de Riom. Ensuite, il a disparu et personne n’a vraiment su ce qu’il était arrivé. Hélène Mouchard-Zay avait à peine quatre ans quand son père a été fusillé par le régime de Vichy. "On a su seulement en 48 ce qui s’était passé. D’une certaine façon, comme beaucoup d’enfants, j’ai très longtemps cru que mon père allait revenir. "
Les valeurs de Jean Zay
D’une certaine façon, Jean Zay a incarné dans son œuvre, sa vie et son combat ces grandes valeurs que l’on invoque tellement actuellement, mais, lui, les a mises en actes. Dès qu’il est rentré dans la vie publique il a dit qu’il fallait résister.
"J’ai toujours pensé que mon père avait une place dans les livres d’histoire ". Une vision qui explique qu'Hélène Mouchard-Zay ait continué le combat de son père.
Elle a créé le Cercil (Centre d'Etude et de Recherche sur les Camps d'Internement dans le Loiret et de la déportation juive). "C’était vital de continuer son œuvre. Ces milliers d’enfants juifs qui ont été martyrisés et tués dans les camps du Loiret, j’ai voulu que ce soit autre chose que des noms sur des listes, " explique Hélène Mouchard-Zay.
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