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Données personnelles : "Le terrorisme est instrumentalisé pour faire de la surveillance politique", selon la Quadrature du Net

Arthur Messaud, juriste à la Quadrature du Net, une association de défense et de promotion des droits et libertés sur Internet, réagit à l'élargissement, par le gouvernement, via trois récents décrets, du champ des données personnelles que peuvent recueillir les forces de l'ordre.

Article rédigé par franceinfo
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Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, le 9 décembre 2020, à Paris. (CHARLES PLATIAU / POOL / REUTERS POOL)

Le gouvernement a élargi, via trois récents décrets, le champ des données personnelles que peuvent recueillir les forces de l'ordre. La mesure vise les personnes ou associations soupçonnées "d'atteinte à la sûreté de l'Etat". La Quadrature du Net va déposer un recours devant le Conseil d'Etat contre ces décrets. "Le gouvernement est largement hors la loi et ne fait plus semblant de respecter les règles du jeu", a réagi jeudi 10 décembre sur franceinfo Arthur Messaud, juriste à la Quadrature du Net. "Il nous a convaincus de sa volonté de ficher massivement la population", avance-t-il.

La police retrouve avec Gérald Darmanin des pouvoirs extrêmement puissants. Il nous a convaincu d'une menace extrêmement importante pour la démocratie et il ne cherche même pas à se défendre. 

Arthur Messaud

à franceinfo

Début novembre, 350 000 personnes étaient inscrites sur ces fichiers. "Ce nombre va beaucoup augmenter puisqu'une des modifications survenue la semaine dernière c'est le fichage de l'entourage des partis politiques, des mouvements, des manifestations. Dans ces décrets, il n'est plus seulement question de ficher les personnes considérées comme dangereuses par la police, mais aussi de ficher les personnes qui sont dans l'entourage. Donc, il peut y avoir un bon tiers de la population française."

Le gouvernement met en avant la lutte contre le terrorisme. Pour Arthur Messaud, "cet argument est agité comme un chiffon rouge, mais ce n'est pas le sujet". "Le terrorisme est l'une des finalités, mais l'essentiel c'est la lutte contre les hooligans, les sectes, l'économie souterraine et les contestations jugées violentes. Le terrorisme est instrumentalisé pour faire de la surveillance politique."

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