Allocation adulte handicapé : passage en force du gouvernement pour faire adopter le projet de loi
La séance à l'Assemblée nationale du jeudi 17 juin a été particulièrement houleuse. La révision du calcul de l'allocation pour les adultes handicapés fait débat. Les députés n'ont pas eu d'autre choix que de voter la loi.
À 60 ans, Fréderic sort rarement sans sa canne. Séropositif, il souffre d'un handicap l'empêchant de travailler, et vit grâce à l'allocation adulte handicapé. "Ça nous permet d'être digne, de ne rien avoir à demander à personne", explique-t-il. Une indemnité indispensable qui lui a été retirée lorsqu'il s'est pacsé en 2012. "C'était comme si j'étais redevenu mineur, obligé de lever le doigt et de demander ma pitance, c'est indécent", confie-t-il. L'allocation dépend en partie des revenus du conjoint. Si celui est supérieur à 1 020 euros, l'allocation diminue.
Un débat houleux
Un projet de loi propose que le calcul de l'allocation ne soit basé que sur la situation unique du bénéficiaire. Le gouvernement a bloqué le vote. Des députés en colère ont quitté l'hémicycle, dénonçant "une atteinte très grave à la démocratie parlementaire". Selon Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat chargée des personnes handicapées, l'allocation serait avant tout destinée aux revenus les plus faibles. "Il en va d'un minima social (...) calculé avec la solidarité familiale, c'est ainsi que nous préservons tout notre possible investissement auprès des personnes en situation de handicap pour leur ouvrir encore de nouveaux droits", explique-t-elle. L'association France Handicap n'est pas d'accord et voit cette allocation comme "une allocation d'existence, (...) qui doit permettre à la personne de vivre indépendamment des revenus de son conjoint".
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