Le discours du Vel d'Hiv n'avait pas "été relu" par l'entourage du président, se souvient Christine Albanel
Ancienne plume du président, Christine Albanel est revenue sur ce discours historique prononcé par Jacques Chirac, le 16 juillet 1995.
Christine Albanel fut la plume de Jacques Chirac. En ce jour de deuil national en l’honneur de l’ancien chef de l’État, mort jeudi dernier à l’âge de 86 ans, Christine Albanel est revenue, lundi 30 septembre sur franceinfo, sur plusieurs grands discours qu’elle a écrit pour le cinquième président de la Ve République et notamment sur l'un des plus célèbres, celui du Vel' d’Hiv.
Prononcé le 16 juillet 1995, le discours du Vel' d'Hiv reconnaît la responsabilité de la France dans la déportation des juifs sous le régime de Vichy, pendant la Seconde Guerre mondiale."Ces heures noires souillent à jamais notre histoire et sont une injure à notre passé et à nos traditions. Oui, la folie criminelle de l'occupant a été secondée par des Français, secondée par l'État français", a déclaré ce jour-là Jacques Chirac. Un discours historique qui "n’a pas été relu" par l’entourage de l’ancien président, souligne Christine Albanel.
Jacques Chirac ne m’avait pas demandé expressément d’écrire cela mais je savais que c’était profondément sa pensée
Christine Albanel, à propos du discours du Vel' d'Hivà franceinfo
Celle qui fut plus tard ministre de la Culture ajoute que sur ce sujet "Jacques Chirac se démarquait de la tradition gaullienne et évidemment des positions de François Mitterrand".
Le discours "n'avait pas été repéré dans l'agenda"
Christine Albanel assure que ce discours n’a donc pas été réécrit, comme c'était le cas pour beaucoup d'autres car cette fois-ci, dit-elle, "il n’y a pas eu de lecture publique avec les huit à dix personnes qui étaient généralement réunies pour la relecture de discours. En fait, poursuit-elle, le discours n’avait pas été repéré par ses assistants dans l’agenda du président comme étant un discours politique. C’est pour cela qu’il n’a pas été relu."
Pour Christine Albanel, "ce discours était peut-être pour Chirac une fin" dans "le temps de la mémoire". Or, cette intervention a entraîné "toute une série d’initiatives comme la commission Mattéoli sur les biens spoliés" sous l’occupation. Pour l'ancienne plume du président, Jacques Chirac était "d’une ouverture extrême et parfaitement désigné pour reconnaître les sensibilités blessées."
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