Jacques Chirac fête ses 80 ans
Il fêtera son anniversaire dans la discrétion, avec son
cercle restreint. Loin du bruit de l'UMP, son ancienne famille, loin de la
politique, loin des médias, entouré pour l'occasion de ses amis les plus
fidèles : Jean-Louis
Debré, Jacques Godfrain, François Baroin ou Pierre Mazeaud. Et les autres. Et
sa famille : Bernadette, ses enfants et petits-enfants.
Fatigué
Jacques Chirac, aujourd'hui est fatigué : la dernière
fois qu'il apparaît devant les médias, c'est la semaine dernière aux obsèques
de son ami et ancien collaborateur, Maurice Ulrich. Il apparaît fatigué, perdu,
comme en rupture avec la réalité. Son entourage ne souhaite pas s'épancher
davantage pour marquer ce 80eme anniversaire : les bisbilles à l'UMP ne
sont pas un contexte favorable. Le risque de ternir l'image d'un homme vieilli,
non plus.
Le matin, quand il rejoint quotidiennement son bureau
parisien de la rue de Lille, le grand homme souriant, distingué, qui débarquait
en 1966 en Haute-Corrèze semble trainer aujourd'hui un peu plus des pieds. Il
ne marche d'ailleurs quasiment plus. On l'apercevait tout de même, avenant, un
dimanche de septembre, lorsqu'il se rendait à l'invitation d'Aurélie
Filippetti, la ministre de la Culture, au nouveau département des Arts de
l'Islam, qui lui doit en partie son existence.
"Ni muet, ni aveugle "
Peu concerné par les affaires publiques du moment, son
entourage le dit "très touché par le décès de Maurice Ulrich qui fut
pendant longtemps l'un de ses plus proches conseillers" .Toutefois,
ses proches restent discret sur son état de santé : "Tout a été
dit l'année dernière sur sa maladie. Forcément avec ce genre de pathologie, ça
ne s'améliore pas" , confie l'un d'eux. Bernadette Chirac,
interviewée à ce propos par nos confrères d'Europe 1, évoquait ainsi un homme
qui "allait bien" : "Comme quelqu'un de
79 ans (...) Il n'est ni muet ni aveugle. Il est capable de se promener mais
il ne peut plus faire de grandes promenades" .
Bière, zinc et humour corrézien
Malgré tout, l'ancien maire de Paris posait plus tôt dans la
semaine en famille dans Paris Match avec ses deux filles Claude et Laurence. Malgré sa condamnation en décembre 2011 dans l'affaire des emplois fictifs de
la Ville de Paris, date de la campagne présidentielle, le fondateur du RPR est
resté populaire auprès des Français : à droite comme à gauche, on souligne
l'homme plaisant, courtois, désespérément humain. Celui qui parlait à ceux d'en
bas et buvait la bière sur le zinc.
Ceux là, et les autres, se souviendront
peut-être, amusés ou horrifiés, qu'en juin 2011, à Sarran, en Corrèze, il avait
affirmé qu'il "voterai(t) François Hollande ". "Humour
corrézien ", avait-il rectifié dans un communiqué le lendemain.
Certains, comme Jean-Luc Barré soutiennent qu'il avait effectivement voté pour
le candidat socialiste. Peut-être comme l'homme de droite qui avait toujours eu
le cœur à gauche, rétorqueront d'autres.
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