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Italie, Grèce : Jean-Luc Mélenchon dénonce les "coups de force de la finance" dans la vie politique

Klaus Regling, le chef du Fonds européen de stabilité financière (FESF), a appelé l'Italie à rassurer les marchés. Le FMI avait lui appelé à "une clarification politique". Des interventions dénoncées par Jean-Luc Mélenchon au nom de la démocratie.
Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Lucas Papademos  (à gauche) avec Jean-Claude Trichet (au centre) et Olli Rehn en 2010 (GEORGES GOBET / AFP)

Klaus Regling, le chef du Fonds européen de stabilité financière (FESF), a appelé l'Italie à rassurer les marchés. Le FMI avait lui appelé à "une clarification politique". Des interventions dénoncées par Jean-Luc Mélenchon au nom de la démocratie.

"L'Italie n'a plus beaucoup de temps pour rassurer les marchés", a déclaré le patron du Fonds européen de stabilité financière. "Le pays a besoin le plus rapidement possible d'un gouvernement capable de fonctionner", a-t-il ajouté. Une autre institution financière, le FMI, est intervenue dans la politique italienne pour presser le pays de procéder à "une clarification politique."

Ces interventions des institutions financières internationales dans la politique des Etats n'est pas du goût du candidat du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, qui sur son blog dénonce : "A quoi bon une opposition si les marchés suffisent ? A quoi bon la démocratie ? Vous verrez bientôt comment les tenants de la "seule politique possible" ne se contenteront plus d'accompagner les coups de force de la finance, ni même de les justifier. Ils les appelleront ! La dérive autoritaire de l'Europe, son habituel mépris pour les votes populaires va devenir une culture politique banalisée pour la cohorte des satisfaits de droite et de la gauche social centriste."

Gouvernements "techniques" et union nationale

En Italie, où Silvio Berlusconi a annoncé sa démission prochaine, le président du Conseil sortant a adoubé son successeur pressenti, Mario Monti, économiste âgé de 68 ans et ancien commissaire européen.

A Athènes, l'ancien vice-président de la Banque centrale européenne, Lucas Papademos, a formé un gouvernement d'union nationale (extrême-droite, droite et Pasok). "Si la Banque centrale européenne ne prête pas directement aux Etats de l'Union, elle leur prête gratuitement ses membres pour être gouverné", s'amuse Jean-Luc Mélenchon qui ajoute : "cet épisode a déjà eu lieu dans tous les pays occupés par le FMI. C'est un classique."

Et en France ?

La Commission européenne a exhorté jeudi la France à aller plus loin dans la rigueur afin que le déficit public du pays rentre dans les clous de l'UE en 2013, et le gouvernement français lui a immédiatement assuré que cet objectif serait tenu. En l'absence de nouvelles mesures, le déficit public de la deuxième économie de la zone euro ne devrait s'améliorer que légèrement, demeurant à 5,1% du produit intérieur brut en 2013, selon les prévisions d'automne de la Commission européenne.

Ces prévisions ont conduit le commissaire aux Affaires économiques, Olli Rehn, à demander de nouveaux efforts à Paris, malgré le plan de rigueur tablant sur 7 milliards d'euros d'économies ou de nouvelles recettes d'ici fin 2012 dévoilé lundi par le Premier ministre François Fillon.

Des demandes qui ne surprennent pas Jean-Luc Mélenchon : "la danse de saint Guy des gouvernements qui prennent des mesures pour 'rassurer les marchés' alerte les grands squales de la finance attirés par la bête malade qui se débat. Le tour des grandes puissances économiques de l'Union européenne est venu après la série des essais sur les économies de second rang comme celle de l'Irlande, la Grèce et le Portugal. La France, après l'Espagne et l'Italie est désormais dans la ligne de mire. Le plan Fillon en est l'aveu ! Donc la spirale est amorcée. La catastrophe est en vue."

Une phrase que ne renierait sans doute pas Jean-Pierre Chevénement pour qui "le triple A n'est pas un projet républicain" ou même le souverainiste Dupont-Aignan pour qui "ce n'est que par l'indépendance politique, par un appel au peuple contre ce système et en dehors de lui que l'on peut inverser le cours des choses."

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