Invitée de Canal+, Nadine Morano se fait ambassadrice de l'UMP auprès du FN
Alors que les deux candidats doivent chercher des voix à l'extrême droite, Nadine Morano (UMP), sur le plateau de Canal+, lundi 23 avril, a tenté une opération séduction des électeurs du Front national, à côté de Louis Aliot, vice président du parti.
Sur le plateau du Grand Journal de Canal+, lundi 23 avril, Louis Aliot, vice-président du FN, était pris entre le feu de Nadine Morano (UMP) à sa gauche, et de Najat Vallaud-Belkacem, porte parole de François Hollande (PS), à sa droite.
L'échange nourri entre les deux représentantes de MM.Sarkozy et Hollande a visiblement amusé le compagnon de Marine Le Pen qui a déclaré, juché malgré lui sur une chaise d'arbitre : "Vous n'auriez pas dû me placer au milieu".
Mme Morano lui a pris le bras et lui a dit, avec un sourire, "Mais si, vous êtes bien là". Une image de proximité qui n'est pas passée inaperçue.
Alors que, justement, le parti de Marine Le Pen se pose en arbitre, fort de sa troisième place au premier tour de la présidentielle et de ses 6 millions d'électeurs, le geste et les déclarations de la ministre de la formation professionnelle ne sont pas innocents.
Opération séduction
"Je pense que vos électeurs se reconnaissent plus dans les orientations de Nicolas Sarkozy que dans le programme de François Hollande qui propose (...) le droit de vote des étrangers et des frontières passoirs", a-t-elle indiqué à M. Aliot.
A plusieurs reprises, la ministre a acquiéscé les propos du numéro 2 du Front national.
Quand Michel Denisot, le présentateur du Grand Journal, lui pose la question "Le FN est un parti fréquentable pour vous ?", celle-ci répond "Clairement".
Mais M. Aliot ne semble pas se faire "draguer" aussi facilement. Le compagnon de Marine Le Pen rappelle que l'UMP "a souvent insulté les électeurs du FN", en ajoutant que "Christian Estrosi a déclaré respecter plus les électeurs de Jean-Luc Mélenchon que ceux de Marine Le Pen".
Ce que Mme Morano dément : "Mais ce ne sont pas ses électeurs !" Avant de se justifier : "J'ai toujours respecté les électeurs du FN".
Dimanche 22 avril déjà, au soir des résultats du premier tour, Mme Morano avait déjà voulu rassurer les électeurs du FN sur le programme de M. Sarkozy. "Aujourd'hui, avait-elle dit, il y a deux candidats : il y en a un qui propose de revenir sur les accords de Schengen, c'est Nicolas Sarkozy. Il y en a un qui propose d'ouvrir les droits aux étrangers, d'ouvrir le droit de vote, c'est François Hollande."
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