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Interpeller François Hollande en pleine rue, est-ce payant ?

Le président a été pris à partie à de nombreuses reprises. Début août, une femme de 53 ans l'a arrêté en marge d'une visite pour parler du chômage des seniors. Elle a été reçue à l'Elysée. Mais d'autres n'ont pas connu le même traitement.

Article rédigé par franceinfo
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François Hollande salue la foule à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), le 14 juillet 2013. (FRANÇOIS LO PRESTI / AFP)

Durant sa première année à la tête du pays, François Hollande a été interpellé à plusieurs reprises lors de déplacements. Pas toujours très courtoisement. Dernier exemple en date, un homme qui l'a apostrophé sur l'intervention de la France en Syrie, le 3 septembre. Début août, une femme avait arrêté le chef de l'Etat sur la question du chômage des seniors. Résultat, elle a été reçue à l'Elysée par le président, comme elle l'écrit sur son blog, jeudi 19 septembre. Mais d'autres n'ont pas connu le même traitement. Alors, avez-vous intérêt à prendre le président de la République à partie ?

Oui : vous êtes reçu à l'Elysée 

Le 6 août, Nathalie Michaud, 53 ans, chômeuse de longue durée, lance cette question au président en déplacement à La Roche-sur-Yon (Vendée) : "Qu'est-ce que vous pensez faire pour nous ?", demande-t-elle, suscitant l'embarras du chef de l'Etat, en déplacement sur le thème de l'emploi. 



La démarche se révèle payante : Nathalie Michaud décroche un rendez-vous de trente minutes, à l'Elysée, avec François Hollande, le 30 août. "Je me rends bien compte de cette chance que j'ai eue", écrit cette titulaire d'un Deug de psychologie qui a multiplié les emplois précaires. Sur son blog, elle fait part de sa satisfaction et estime avoir été "écoutée, entendue, comprise avec attention""J'ai eu en face de moi une personne à l'écoute de nos doléances", ajoute-t-elle, indiquant qu'elle a pu "évoquer le problème du chômage des quinquas, de nos galères, de nos combats au quotidien pour s'en sortir".

Non : vous êtes redirigé vers Pôle emploi

En mars, Louis Godart, étudiant à la recherche d'un stage, transmet son CV directement au président lors de son passage à Dijon (Côte-d'Or). Quand il reçoit le document, François Hollande répond : "Je le garde." L'étudiant, un brin provocateur, met le président au défi : "Vous n’êtes pas que dans la com', mais dans l’action aussi, hein ?"

En avril, Le Figaro.fr indique que le jeune homme a finalement été renvoyé vers le Pôle emploi de sa ville. Si le CV est bel et bien passé entre les mains de hauts fonctionnaires compétents en matière d'emploi, Louis Godart ne s'est vu proposer aucune offre de stage. "J’ai la sensation d’avoir fait le tour du schéma administratif français, d’avoir frappé jusqu’à la porte du président de la République, pour atterrir là où j’aurais pu aller moi-même", déplore le jeune homme.

Non : vous êtes évacué manu militari

En mars, lors du même déplacement à Dijon, un syndicaliste de SUD-Solidaires lance à François Hollande : "Elles sont où les promesses, monsieur Hollande ? Elles sont où ?" Mais il a à peine le temps de finir sa phrase. Il est expulsé sur le champ par le service d'ordre du président et emporté loin de la foule.

Les images font le tour des télévisions et des sites d'information français. Elles mettent à mal la communication de François Hollande, dont le déplacement de deux jours vise justement à montrer qu'il est en contact avec les Français. Le lendemain, lors de la visite d'une entreprise, il déclare : "Nous traversons un moment de doute et d'impopularité. Et nous devons affronter cette situation. (...) Tous ceux qui veulent m'interpeller peuvent le faire. Je ne crains ni ne redoute rien. Je ne demande pas de protection. Je n'ai pas une conception frileuse, fermée [de la fonction]."

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