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Infirmières bulgares : début de l'enquête parlementaire

La commission d'enquête parlementaire, visant à déterminer si la libération en juillet des soignants bulgares détenus en Libye a fait l'objet de contreparties de la part de la France, a démarré ses travaux par l'audition de quatre des six infirmières et du médecin d'origine palestinienne.
Article rédigé par franceinfo
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La situation est inédite dans l'histoire de la Vème République : c'est la première fois qu'une commission d'enquête parlementaire a pour objet une question internationale. Au coeur de l'investigation des députés : les conditions de libération des soignants bulgares, incarcérés depuis 1999 en Libye et condamnés à mort pour avoir inoculé le virus du sida à des enfants. Ils avaient été libérés le 24 juillet après la commutation de leur peine capitale en prison à vie. Nicolas Sarkozy s'était personnellement investi dans ce dossier et les soignants avaient regagné Sofia à bord de son avion présidentiel, accompagnés de son épouse Cécilia Sarkozy et de la commissaire européenne aux Relations extérieures Benita Ferrero-Waldner.

Les députés de l'opposition socialiste, à l'origine de cette enquête parlementaire, dénoncent un "troc" entre la France et la Libye. Ils cherchent à savoir pourquoi Cécilia Sarkozy, qui n'a aucune fonction officielle, a été dépêchée pour rencontrer le colonel Kadhafi et "négocier" avec lui durant de nombreuses heures en tant qu'émissaire personnelle de son époux. Ils demandent aussi pourquoi le président Sarkozy s'est rendu à Tripoli dès le lendemain de la libération des soignants pour rencontrer le numéro un libyen, concrétisant le retour de ce dernier sur la scène internationale. Et pourquoi des accords prévoyant notamment la livraison d'un réacteur nucléaire et de matériels militaires ont alors été conclus. Peu après ces accords, Tripoli avait annoncé la conclusion d'un contrat avec le groupe européen EADS qui prévoit la livraison de missiles Milan à la Libye pour un montant de 186 millions d'euros.

Présidée par le socialiste Pierre Moscovici, la commission d'enquête parlementaire est composée de 30 membres, dont 17 députés UMP, 11 PS, un Nouveau centre et un membre du groupe Gauche démocrate et républicaine (communistes et Verts). Elle a six mois pour mener ses travaux. Pierre Moscovici a envisagé de demander au leader libyen Mouammar Kadhafi et à son fils Seïf Al-Islam d'apporter leur témoignage "d'une façon ou d'une autre". En revanche, la présidence de la République a dit exclure au nom "de la séparation des pouvoirs" que Cécilia Sarkozy témoigne devant les députés.

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