Hollande jeudi: "on va gagner", Hollande vendredi : "on peut gagner"
Entre jeudi 12 et vendredi 13, François Hollande est passé de "On va gagner" à "On peut gagner". Prudence, prudence, à moins de dix jours du scrutin.
Pour la première fois, le candidat socialiste à la présidentielle François Hollande a clamé jeudi 12 avril sa foi en sa victoire -"on va gagner"-, alors que les sondages lui sont particulièrement favorables à une semaine du premier tour. Mais il s'est repris le lendemain : "on peut gagner".
D'habitude prudent, s'interdisant tout geste, tout mot pouvant donner à penser que les jeux sont faits en sa faveur, François Hollande a dérogé à cette règle jeudi soir. "On va gagner !", a-t-il lancé en fin de meeting à Clermont-Ferrand, appelant à "rendre la victoire irréversible".
Retour de prudence
Jeudi, les sondages d'intentions de vote donnaient tous le député de Corrèze de nouveau en tête du 1er tour devant Nicolas Sarkozy, et largement gagnant au second.
Le lendemain, même tendance sondagière. Mais là, retour de prudence pour François Hollande qui n'a pas hésité à passer près de deux heures en bus avec la presse entre Clermont-Ferrand et Moulins pour tenter de tempérer mon message de la veille.
Est-ce un nouveau slogan, plus affirmatif ? "On peut gagner, voilà le slogan", corrige-t-il, en expliquant avoir été encouragé par certains partisans lui assurant: "on va gagner".
"On peut gagner, gagner pour nos idées, pour la France, mais rien n'est encore fait. Et si cette perspective existe, elle ne peut pas être
véritablement être un résultat avant d'être prononcée", ajoute-t-il, en évoquant une "cristallisation" des choix pas enore réalisée.
Prudence, donc. Le député de Corrèze résume son état d'esprit: "quand on est au bord de l'histoire, on peut tomber d'un côté ou de l'autre. Pour l'instant, je ne mets pas du côté du vainqueur, on est encore loin, trois semaines c'est loin !"
"Une volatilité de premier tour"
Selon lui, "il y a encore une volatilité de premier tour, l'élection n'est pas cristallisée".
"Nous ne sommes rien d'autre qu'un candidat comme les autres", assène-t-il d'ailleurs un peu plus tard lors d'un rassemblement dans le cloître de l'abbaye Saint-Germain d'Auxerre.
Son entourage distille le même message, pas de triomphalisme, et relève des évidences: le scrutin du 22 avril comporte "trois Hollainconnues": le niveau de l'abstention, l'ampleur du vote Front national et le score de François Bayrou.
A-t-il imaginé les deux cas, la victoire et la défaite ? "Bien sûr !", assure François Hollande. Et de répéter qu'il ne faut pas se fier aux sondages. De toute façon, "les sondages, les bons, ça peut démobiliser et les moins bons, ça peut décourager".
Tout comme il martèle que "ce serait une erreur de sous-estimer" son adversaire principal, Nicolas Sarkozy.
Le débat de second tour sera "âpre"
Se prépare-t-il au débat d'entre-deux tours ? A nouveau, prudence officielle affichée: "d'abord, on n'en est pas encore là", dit-il avant
d'ajouter: "il sera décisif", donc "âpre". Il assure qu'il faut "se libérer de l'adversaire".
Pour autant, l'équipe de campagne, qui a examiné au plus près les duels télévisés, en a tiré la conclusion que celui de 2012 devrait être très cadré voire corseté pour ne laisser aucun espace au président-candidat.
La ferveur viendra "entre les deux tours"
Au manque de ferveur constaté dans sa campagne, François Hollande estimé qu'elle viendra dans l'entre-deux tours: "les gens se révèlent le plus souvent après le premier tour. Quelque chose va se passer", dit-il s'empressant de préciser "pour l'un, ou pour l'autre".
"Cette campagne, je ne l'ai pas trouvée du tout ennuyeuse", assure l'ex-Premier secrétaire du parti, qui l'a déjà mise au passé. "Il y a eu del'animation, des événements de campagne, (...) , des troisièmes hommes".
En ce vendredi 13, celui qui à Moulins a acheté un billet de loto, ne se dit "pas superstitieux au sens du jeu". "Mais, ajoute-t-il, je suis superstitieux au sens des rites, des habitudes. Les jours d'élections, je fais les bureaux de vote dans un certain sens, du plus favorable au moins favorable". Et de confier, "oui, les jours d'élections, je suis anxieux".
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