: Vidéo Il y a 30 ans, le suicide l'ancien Premier ministre Pierre Bérégovoy provoquait la stupeur en France

Le 1er mai 1993, Pierre Bérégovoy est découvert gisant sur la berge d'un canal près de Nevers (Nièvre). Il meurt durant son transfert à l'hôpital. L'enquête détermine plus tard qu'il s'est suicidé.

Durant les dernières semaines de sa vie, le socialiste, qui a gouverné la France entre avril 1992 et mars 1993, "était comme une âme en peine", explique Jean Glavany, qui a fait partie de son gouvernement. Il rentrait dans mon bureau les mains dans les poches, il disait : 'Ça va coco ? Alors, on a tout raté' ? Je lui disais : 'Mais qu'est-ce que tu racontes ?".

Pierre Bérégovoy était un modèle d'ascension républicaine. Ancien ouvrier à 16 ans, il a gravi tous les échelons avec François Mitterrand, jusqu'à Matignon. Puis la gauche a été écrasée les législatives. "Il se sentait coupable de la défaite cataclysmique du Parti socialiste aux élections. On était passés de 276 députés à 57", raconte l'ancienne ministre Elisabeth Guigou. Il se rabat alors sur son fief de la Nièvre.

Au centre de plusieurs polémiques

Pierre Bérégovoy était aussi au centre de plusieurs polémiques, liées à des affaires. Début 1993, Le Canard enchaîné avait notamment révélé l'existence d'un prêt contracté à taux zéro auprès de Roger-Patrice Pelat, un proche de François Mitterrand accusé de corruption.

"Il avait l'habitude de faire de longues promenades le long des berges du canal près de Nevers", raconte le journaliste Jeff Wittenberg. C'est là, le jour de la fête du travail, après avoir pris le revolver de son garde du corps, qu'il s'est tiré une balle dans la tête, provoquant une onde de choc dans tout le pays.