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Législatives 2022 : face à l'impression de "flottement" et aux polémiques, l'entourage d'Emmanuel Macron s'inquiète

Alors que le chef de l'Etat s'efforce de rester en retrait, son entourage s'inquiète d'une campagne "désespérément plate" à une dizaine de jours avant le premier tour du scrutin.

Article rédigé par Julie Marie-Leconte
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Elisabeth Borne, la Première ministre et Emmanuel Macron, le président de la République, le 23 mai 2022. (JOSSELIN CLAIR / MAXPPP)

Sur le fond, la controverse suscitée par les incidents du Stade de France samedi 28 mai, est sans commune mesure avec la polémique qui traumatise encore toute la classe politique, macronie comprise, explique un conseiller aguerri : la bourde de Jean-Louis Borloo en 2007, au soir du premier tour des législatives. Alors ministre de l'Économie, il avait laissé entrevoir une augmentation de la TVA. La droite estime, qu'à l'époque, Jean-Louis Borloo lui a fait perdre quasiment 80 députés.

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"Mais le problème quand on est candidat, c'est que, quand on distribue ses tracts sur un marché, aucun sujet parisien ne doit venir vous parasiter, résume une figure de la campagne. Un candidat a besoin qu'on lui donne de l'énergie, pas qu'on lui en prenne". Or "avec l'image qu'a donné la France aux yeux du monde samedi dernier, c'est le cas : les gens en parlent", constate cette source auprès de franceinfo. La polémique a connu un nouvel épisode, mercredi 1er juin, avec l'audition de Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur et de la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra, devant les sénateurs.

L'impression d'un "flottement"

La difficulté, estime un observateur pourtant proche d'Emmanuel Macron, c'est que pendant ce temps, à un peu plus d'une semaine des élections législatives, il ne se passe rien. Pas de récit pour nourrir la campagne, pas de projet de court terme. Pour démentir l'impression de "flottement" (un mot qui revient de la base jusqu'au sommet de la pyramide macroniste). L'Élysée défend une "gestion saine du temps depuis la réélection", une "volonté de faire les choses dans l'ordre" pour justifier les quatre semaines de délai pour nommer un gouvernement et le mois d'absence sur le terrain du président. Sauf que "la seule façon d'imprimer, c'est de frapper l'imaginaire des gens, avec des mesures concrètes", et il n'y a "aucun portage au niveau de l'exécutif ", estime un cadre de la majorité, désolé d'assister à "une campagne désespérément plate".

Emmanuel Macron a voulu prendre de la hauteur mais la polémique commence donc à l'atteindre parce qu'elle occupe l'espace. L'erreur, juge un stratège de la majorité, c'est d'avoir laissé vivre le sujet sans le désamorcer et sans réussir à en détourner l'attention. "Lorsque vous ne faites pas l'actualité, vous la subissez", rappelle, amer, un soutien du président qui, comme d'autres, juge le retour d'Emmanuel Macron sur le terrain mardi plutôt raté.

Ils sont plusieurs à estimer que les Français n'ont rien retenu du déplacement à Cherbourg sur le thème de la santé, sinon peut être le lancement d'une mission sur la situation aux urgences, perçue comme un énième rapport. "Si c'est la même chose aujourd'hui avec l'école à Marseille, ce n'est pas la peine d'y aller", lâche un visiteur du soir. "Le problème quand on prend de la hauteur, c'est qu'après il faut savoir redescendre", lâche un conseiller du pouvoir.

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