"Traditionnellement, tout le monde accède à la photo" : ambiance tendue entre le service communication de l'Elysée et des photographes
Seuls certains photographes avaient accès, jeudi, à la photo officielle du nouveau gouvernement dans les jardins de l'Elysée.
Ce devait être un moment détendu, il a tourné au vinaigre. La photo officielle du nouveau gouvernement d'Edouard Philippe, jeudi 22 juin, ne s'est pas tout à fait passée comme prévu. Des photographes de presse se sont sentis mis à l'écart du protocole. Parmi eux, Laurent Troude, présent dans les jardins de l'Elysée pour Libération.
Il explique que, traditionnellement, "tout le monde accède à la photo." Mais cette fois, les règles ont changé. L'Elysée avait décidé que seuls quatre photographes avaient le droit d'intégrer le "pool" mis en place par son service communication. Y figuraient "une agence de presse, un magazine et un quotidien, en l’occurrence Le Figaro." Mais Laurent Troude comme tous les autres confrères avaient ordre de rester à la porte.
Rassemblés et déterminés. Au travail avec le nouveau gouvernement d'@EPhilippePM au service de tous les Français. pic.twitter.com/YV1B4BxwfX
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 22 juin 2017
"On s’est mis de dos et on criait 'en grève'"
En colère, ils ont aussitôt protesté, en refusant de prendre des clichés de l’arrivée des ministres. "On s’est mis de dos, raconte Laurent Troude, et on criait 'en grève'". Sibeth Ndiaye est alors intervenue. Celle qui est en charge de la communication du nouveau chef de l'Etat a "finalement autorisé tous les photographes à venir mais a refusé qu’on prenne de photos de la mise en place." Sauf que "ce sont précisément l’avant et l’après qui intéressent les photographes, se contenter du cliché de la pose officielle ayant bien moins d’intérêt." Les photographes ont donc refusé d'obéir. "Quand ils ont commencé à se disperser, on a pris des photos. Sibeth Ndiaye s’est énervée."
La tension était déjà montée lors de la première photo de l’équipe gouvernementale en mai. "La dernière fois, ils avaient expliqué que l’escalier était trop petit pour qu’on vienne, se souvient très bien Laurent Troude. Cette fois, il n’y avait même pas d’excuse, pas d’argument. C’est quand même récurrent."
Contactée par Le Lab d'Europe 1, Sibeth Ndiaye justifie les restrictions en disant que "le moment où les ministres montent sur l'estrade pour la photo n'est pas un moment officiel." Pas d'accord, le directeur de la rédaction de Libération Johan Hufnagel y a vu une "nouvelle atteinte à la liberté d'expression".
Nouvelle atteinte à la liberté d'expression de la part de l'Elysee, cette fois avec les photographes - https://t.co/8cRUM1vCXg via @libe
— Johan Hufnagel (@johanhufnagel) 22 juin 2017
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