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Rentrée présidentielle : "On est sur la casse des droits collectifs, l'individualisation et l'anéantissement du modèle social"

Pascal Pavageau, secrétaire général de Force ouvrière met en avant mecredi sur franceinfo "une série permanente de provocations antisociales" alors qu'une réunion gouvernementale sur le budget 2019 a lieu dans l'après-midi, signant le début de l'an II du quinquennat d'Emmanuel Macron.

Article rédigé par franceinfo
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Pascal Pavageau, secrétaire général de FO, au palais de l'Elysée le 17 juillet 2018. (JULIEN MATTIA / LE PICTORIUM / MAXPPP)

Un Conseil des ministres a eu lieu mercredi matin, tandis qu'une réunion sur le budget 2019 a lieu mercredi après-midi, signant le début de l'an II du quinquennat d'Emmanuel Macron. "On est sur la casse des droits collectifs, l'individualisation et l'anéantissement du modèle social", estime sur franceinfo Pascal Pavageau, secrétaire général de Force ouvrière, qui met en avant "une série permanente de provocations antisociales".

franceinfo. Comment qualifier cette rentrée présidentielle ?

Pascal Pavageau : Cette rentrée est à l'image du début de l'été : sur le fond, sur la ligne, sur l'orientation, ce qui se passe continue, je ne sais pas si ça s'accélère mais c'est dans la même continuité. C'est le même cap, la même vision, la même idéologie : individualiser et anéantir totalement le modèle social par tous les bouts. On va avoir la Sécu, on va avoir les retraites, l'assurance chômage, l'attaque sur le statut général de la fonction publique et les mesures d'austérité budgétaire, mais ça c'est plus traditionnel depuis une dizaine d'années. On est sur la casse des droits collectifs.

FO est-elle dans les starting blocks ?

On a tous les sujets sur la table, ils sont imposés souvent de façon unilatérale par le chef de l'Etat et par le gouvernement, plus les éléments de provocation ! Regardez, ce matin, vous avez encore un député qui dit qu'on pourrait faire de la dégressivité sur les allocations chômage pour les cadres, ce week-end les députés de la majorité qui disaient qu'on pourrait généraliser le travail du dimanche, autour du 15 août les mêmes députés proposaient le transfert des indemnités journalières, en gros des arrêts maladie directement aux entreprises. Bref, on a une série permanente de provocations antisociales qui s'ajoutent à une politique qui vise à déprotéger, à casser les cadres collectifs et à individualiser. Dedans, il y a ces fameux très gros dossiers, comme la question du changement de système de retraites, ou une demande de négociation dont on ne connaît pas encore les contours sur l'assurance chômage, mais dont on craint que les contours ne soient pas très bons et visent à en finir avec l'assurance chômage.

Quelles sont les leçons que vous tirez des protestations contre la réforme de la SNCF, qui est passée malgré une grève sans précédent ?

Beaucoup de rancœur, d'amertume, de colère, pour ne pas dire de la haine de la part de 120 000 personnes à qui on a retiré de façon idéologique et dogmatique leur statut, leur cadre d'emploi, sans rien leur proposer en face. C'est d'ailleurs une généralité : on a de la déprotection, de la destruction, mais on n'a jamais en face une proposition aléatoire ou de compensation. Il y a une vraie colère. Je pense que pour ce qui est des cheminots, ce n'est pas terminé. Premièrement car ce qu'une loi a défait, une loi peut le refaire. Deuxièmement, on est dans une phase où parce qu'ils sont à poil, ils sont dans le vide, il y a nécessité d'aller vers une convention collective qui soit à la hauteur du statut. On se bat actuellement pour retrouver la table des négociations, mais ils se battent aussi pour faire en sorte que le contenu de la future convention collective soit à la hauteur du statut qu'on leur a détruit. Il y aura de la mobilisation. La question des cheminots, la réforme ferroviaire, ce n'est pas terminé.

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