Notre-Dame-des-Landes : "J'ai vu la grenade exploser à quelques centimètres de mon visage"
Un jeune homme de 21 ans a été gravement blessé mardi, sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Alors que les autorités contestent leur responsabilité, les zadistes dénoncent la violence des gendarmes.
"C'était presque inévitable", indique Hoël, tant la violence des gendarmes était, selon lui, disproportionnée mardi. Alors que débutaient les opérations de déblaiement, un affrontement entre les gendarmes sécurisant la zone de travaux et une cinquantaine de zadistes cagoulés a eu lieu. Hospitalisé à Nantes, un zadiste de 21 ans a dû être amputé de la main droite, touchée par l'explosion d'une grenade alors qu'il ramassait cette dernière.
"J'ai vu pas mal de choses"
Hoël a passé son après-midi à jardiner sur sa parcelle et n'a pas vu l'affrontement. Il a déposé un dossier de régularisation en préfecture et reste sur la ZAD des occupants radicaux qui n'ont pas de projets et qui continuent à construire des barricades. Il ne les soutient pas mais se désole pour la jeune victime amputée : "J'ai vu pas mal de choses... Comme par exemple une grenade tombant dans la capuche d'un [zadiste] avant qu'un autre la lui enlève, elle a seulement le temps de prendre quelques mètres d'hauteur avant d'exploser... Un autre qui en reçoit une sur l'épaule avant d'exploser à deux mètres de lui..."
Je l'ai vue passer à quelques centimètres de mon visage et je me suis dit que 'si j'avais juste passé la tête à ce moment-là, j'avais plus de tête...
Hoëlà franceinfo
Les zadistes démentent la version des autorités selon laquelle la victime était grièvement blessée en voulant relancer une grenade sur les forces de l'ordre. Selon eux, il aurait plutôt cherché à fuir l'explosif.
Plus loin, Camille confie ne pas connaître le jeune homme blessé, mais regrette la violence des forces de l'ordre : "Qu'on soit illégaux ou non, qu'on ait signé des fiches ou pas, les gens qui sont là défendent une des plus belles zones de biodiversité en France. [...] L'État est censé protéger cela, et nous protéger avec.", dénonce-t-elle. Une enquête a été ouverte par le parquet de Saint-Nazaire et confiée à la section de recherche de Nantes.
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