"Il y a un feeling" : en Nouvelle-Calédonie, la méthode Edouard Philippe a séduit les deux camps
Le discours du Premier ministre, au terme de quatre jours de visite, semble avoir séduit tant les élus pro-indépendance que ses opposants.
Après quatre jours d'immersion en terre calédonienne, le Premier ministre Edouard Philippe a défendu, mardi 5 décembre, la méthode qu'il souhaite suivre pour le référendum sur l'indépendance prévu d'ici novembre 2018 en Nouvelle-Calédonie
Dédramatiser l’enjeu du référendum
Dans son discours prononcé devant les 54 membres du Congrès du territoire, Edouard Philippe a d’abord mis en avant le chemin accompli depuis les accords de Matignon en 1988, puis ceux de Nouméa en 1998. "Ce qui a été fait ici depuis trente ans est unique, a assuré le Premier ministre. Vous pouvez en être fiers. La France entière doit en être fière." Il s’est ensuite attaché à dédramatiser l’enjeu du référendum l’année prochaine. "Ce qui compte autant que la consultation, c’est ce qui se passe après", a ainsi poursuivi Edouard Philippe.
Le fait que la vie ensemble se poursuit dans un après qui n’est pas simplement un jour mais qui est une vie. Et une vie collective. J’ai confiance dans nos capacités collectives à aller au-devant de nous-mêmes.
Edouard Philippe, Premier ministrefranceinfo
Cet appel à la poursuite du dialogue et à la construction d’un avenir commun a, semble-t-il, convaincu les non-indépendantistes. Parmi eux, le député Philippe Gomès : "Il s’y prend bien parce qu'il nous dit : 'il faut du temps', analyse l’élu. Il a intégré cela. C’est une manière de nous dire 'on fait les choses ensemble'. Ce n’est pas 'moi devant et je vous dis comment cela se passe', mais plutôt 'tous sur une même ligne et on essaye de faire les choses ensemble'."
Les indépendantistes, eux-aussi, semblent convaincus. "Il y a apparemment un feeling qui permet d’envisager d’aller à la conquête de notre peuple", assure Louis Mapou, élu de l’Union calédonienne. Tout l’enjeu est d’organiser un référendum qui ne fasse pas ressurgir les frustrations et les violences. La méthode Édouard Philippe semble aller, pour l’instant, dans ce sens.
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