Christophe Castaner assure que sa sécurité était "assurée" après une soirée en discothèque
Le ministre de l'Intérieur s'est exprimé après la publication de photos le montrant en discothèque à Paris samedi.
"Il n'y a pas de polémique, ma sécurité est toujours assurée." Christophe Castaner s'est exprimé, vendredi 15 mars, à Saint-Astier (Dordogne), à propos de photos publiées de lui en boîte de nuit par des magazines people. Le ministre de l'Intérieur a affirmé que sa sécurité était "assurée".
"Nous étions dans un lieu privé, un restaurant, et elle sait se faire efficace et discrète", a-t-il affirmé devant la presse en Dordogne lors des cinquante ans du Centre national d'entraînement des forces de gendarmerie (CNEFG).
Voici et Closer publient des photos
Les magazines people Voici et Closer ont publié des photos du ministre en compagnie d'une jeune femme lors d'une soirée dans une discothèque parisienne, dans la nuit de samedi à dimanche, après la 17e journée de mobilisation des "gilets jaunes".
"Une proximité extrêmement rapide qui pose une question de sécurité évidente pour le ministre de l'Intérieur, non accompagné", affirme l'hebdomadaire Closer. Selon le magazine people Voici, "pour plus de discrétion, le ministre a laissé ses deux officiers de sécurité à la porte du restaurant".
L'opposition et les syndicats de police dénoncent "une faute"
L'affaire a fait réagir dans le milieu policier. "C'est une faute professionnelle quand vous êtes premier flic de France. Samedi, on demandait aux policiers et aux gendarmes une mobilisation sans précédent sur les 'gilets jaunes' et nous allons être la risée de tous !", s'indigne auprès du Parisien un responsable policier. "Les syndicats ne bougeront pas, à part peut-être certains minoritaires. Mais c'est une vraie connerie. Difficile d'être crédible et audible après", renchérit auprès du quotidien un syndicaliste.
Au sein des cabinets ministériels, l'affaire passe mal. "On a changé de monde, il y a des appareils photos partout et des réseaux sociaux, on ne peut plus faire ce genre de choses", critique auprès du Parisien un conseiller de l'exécutif.
L'opposition s'est également emparée du sujet. Interrogé sur RTL, le leader de Génération.s, Benoit Hamon a estimé que ces photos posaient "un problème" : "une boîte de nuit parisienne, c'est juridiquement un lieu privé, mais quand on est ministre de l'Intérieur et qu'il y a des téléphones allumés partout, ça devient un lieu public". Le candidat aux élections européennes a demandé "un peu de tenue", estimant qu'il "y a de la légèreté dans ce gouvernement, qui n'est pas appropriée à l'époque que nous vivons". "Le vrai problème n'est pas que M.Castaner s'amuse en discothèque, mais qu'il occupe le bureau du ministre de l'Intérieur, en France, en 2019", a réagi de son côté le député LR de l'Yonne, Guillaume Larrivé.
Le vrai problème n'est pas que M. Castaner s'amuse en discothèque, mais qu'il occupe le bureau du ministre de l'intérieur, en France, en 2019.https://t.co/VQzzeDgI0c
— Guillaume Larrivé (@GLarrive) 14 mars 2019
Christophe Castaner répond
"Etre ministre de l'Intérieur, c'est l'être 7 jours sur 7, 24 heures sur 24", a affirmé vendredi le ministre, "mais cela ne m'empêche pas de répondre à une invitation à un anniversaire dans un restaurant, et de pouvoir m'y rendre librement. Le reste relève de la vie privée".
"Ce qui compte, c'est la capacité du ministre à être dans la totalité de l'exercice de ses fonctions. C'est mon cas, 7 jours sur 7, 24h sur 24h", a-t-il martelé.
Vendredi matin, le Premier ministre Edouard Philippe a affirmé sur Europe 1 qu'il n'avait "aucun commentaire à faire sur la vie privée de Christophe Castaner, et que le ministre de l'Intérieur avait toute (sa) confiance". "Je crois qu'il n'y a pas de questions autour de sa sécurité", a encore affirmé le chef du gouvernement.
Interrogé sur un éventuel problème d'"exemplarité" de son ministre, le Premier ministre a de nouveau fait valoir qu'il n'avait "aucun commentaire" à faire sur ce qui relève selon lui de la "vie privée" de Christophe Castaner.
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