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Gérald Darmanin visé par une nouvelle plainte : le trouble envahit l'hémicycle

Le ministre de l'Action et des comptes publics est visé par une seconde plainte, cette fois pour "abus de faiblesse" sur une habitante de Tourcoing (Nord). Chez les députés, des soutiens s'érodent.

Article rédigé par Louise Bodet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
L'hémicycle de l'Assemblé nationale, le 13 février 2018. (MAXPPP)

Après une plainte pour "viol", le ministre de l'Action et des comptes publics, Gérald Darmanin, est visé par une nouvelle plainte, cette fois pour "abus de faiblesse". La plainte, connue depuis mercredi 14 février, émane d'une habitante de Tourcoing, dans le Nord, ville dont Gérald Darmanin a été maire de 2014 à 2017. Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire. Avec cette seconde "affaire", le trouble gagne du terrain sur les bancs de l'Assemblée nationale.

Dans la majorité, fuir les micros ou douter

Dans la majorité, il y a ceux qui fuient les micros, à l'image de Gilles Le Gendre. "Je ne dis rien sur ce genre d'affaire, cela ne nous regarde pas", lance le député La République en marche (LREM) de la 2e circonscription de Paris. Et, il y a ceux dont le soutien s'érode. "Le précédent 'Cahuzac' nous démontre que nous ne pouvons pas garder des secrets enfouis, cachés, et qu'il vaut mieux les libérer immédiatement", confie François-Michel Lambert, député marcheur de la 10e circonscription des Bouches-du-Rhône.

Gérald, c'est lui, en son âme et conscience, qui sait s'il est victime d'une cabale et nous serons tous à ses côtés, ou s'il y a peut-être autre chose...

François-Michel Lambert, député LREM

à franceinfo

Si François-Michel Lambert semble douter, ce n'est pas le cas des amis de toujours du ministre de l'Action et des comptes publics : "Pour très bien connaître Gérald, je peux vous dire que ce n'est pas du tout ce genre de personnage", affirme Vincent Ledoux, député Les Républicains (LR) de la 10e circonscription du Nord... même s'il est un peu isolé de ce côté-là de l'hémicycle.

La clémence de l'exécutif étonne

Plus représentatif, son collègue LR du Pas-de-Calais, Daniel Fasquelle, s'étonne de la clémence de l'exécutif. "Quand il y a des affaires financières, on demande aux ministres de quitter le gouvernement et quand il s'agit d'affaires de mœurs, on demande aux ministres de rester au sein gouvernement", indique le député.

Je pense que cette situation n'est pas acceptable et qu'elle choque beaucoup de Français.

Daniel Fasquelle, député LR

à franceinfo

À gauche, la tonalité est la même. Pour le socialiste Olivier Faure, "ces femmes ont peut-être dit la vérité" et il faut éviter de "discréditer a priori la parole de femmes qui se plaignent". 

Changement de ton à Matignon

C'est d'ailleurs le nouveau mot d'ordre à Matignon : respect de la parole de la plaignante comme de la présomption d'innocence. Ici, on change légèrement de ton : il y a trois semaines, Gérald Darmanin avait "toute la confiance" du Premier ministre, Édouard Philippe... Le mot "confiance" a disparu du dernier communiqué. 

Gérald Darmanin visé par une nouvelle plainte : le reportage de Louise Bodet à l'Assemblée nationale

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