Discours de Gabriel Attal : "Vision audacieuse", "déception énormissime", "escroquerie"... Tour d'horizon des réactions politiques

Le Premier ministre, Gabriel Attal, a pris la parole pendant plus d'une heure, mardi, à l'Assemblée nationale pour présenter le cap de son gouvernement.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Le Premier ministre Gabriel Attal a présenté son discours de politique générale devant l'Assemblée nationale, le 30 janvier 2024. (ALEXIS SCIARD / MAXPPP)

Gabriel Attal a tenu son discours de politique générale, mardi 30 janvier, devant l'Assemblée nationale agitée. Il a énuméré plusieurs mesures pour l'agriculture, la santé, l'éducation ou encore l'écologie. Objectif du Premier ministre : "désmicardiser", "débureaucratiser", "déverrouiller", "simplifier".

Le cap est "fixé", d'après la majorité

Gabriel Attal a présenté une "vision audacieuse pour la France", estime Emmanuel Pellerin, député Renaissance des Hauts-de-Seine sur son compte X (ex-Twitter). "Engagements clairs et projets innovants", souligne le député qui se dit "heureux de soutenir ces initiatives et de collaborer avec (ses) collègues députés pour les mettre en œuvre."

Le député Renaissance de l'Ain, Damien Abbad, salue un cap "clairement fixé pour retrouver notre souveraineté". Sur son compte X, il se félicite de "plus de  libertés, moins de charges. Plus de protection des Français, moins de paperasse inutile."

"Loin des attentes" pour Les Républicains

Invité sur franceinfo, Aurélien Pradié député du Lot estime que "le résultat est évidemment décevant". L'élu dénonce une "séquence de divertissement politique" qui le "désespère et [le] fatigue". "On avait le sentiment d'un sous-préfet qui nous donnait quelques directives, un chef de bureau, pas un chef de gouvernement", raille le député Les Républicains.

Aurélien Pradié cite en exemple l'annonce faite par Gabriel Attal que les aides de la PAC seraient versées en mars sur le compte bancaire des exploitants : "Vous vous rendez compte que le Premier ministre de la France a annoncé des mesures absolument dérisoires?", grince l'élu.

Le député LR du Lot dénonce "cette espèce de méthode, de tactique de communication, qui consiste à nous saturer l'esprit, à nous envoyer tant de sable dans les yeux qu'on en oublie le cap."

Le discours de politique générale a pris la forme d'un "catalogue de mesurettes" d'après le député LR du Bas-Rhin, Patrick Hetzel, qui le juge "loin des attentes réelles du pays" et conclut sur son compte Twitter : "Décidemment pauvre France !"

Souveraineté nationale et élections européennes, souligne par le Rassemblement national

Les députés du Rassemblement national sont plusieurs à mettre en contradiction la politique européenne de la France et les objectifs de "souveraineté nationale" affichés par Gabriel Attal. Le député de Moselle, Alexandre Loubet, dénonce une "escroquerie" sur son compte X : "À l'approche des élections européennes, Gabriel Attal n'a jamais autant parlé de souveraineté nationale. Au Parlement européen, ses députés ont voté le rapport Verhofstadt qui appelle à dissoudre la France dans un État fédéral européen."

Laure Lavalette, députée RN du Var, dénonce la "violence eurobéate" de Gabriel Attal pour l'opposer à Marine Le Pen : "École, émeutes, industrie, agriculture ou salaires : Gabriel Attal peut parler comme Marine Le Pen mais sa violence eurobéate le trahit, il ne fera rien et tout le monde le sait."

La "droite punitive", dénoncée par la gauche

Le député du Nord et secrétaire national du PCF, Fabien Roussel raille le discours de Gabriel Attal, sur son compte X : "Gabriel Thatcher a pris la parole à l'Assemblée nationale", dit-il. "Rien pour les travailleurs, rien pour les agriculteurs, rien pour les services publics, rien pour alléger nos factures", estime l'élu communiste avant de conclure : "C'est la France qui s'appauvrit".

Dans un autre message, Fabien Roussel fait allusion au jeune âge du chef du gouvernement, 34 ans. "Être né en 1989 et prononcer un discours qui sent la naphtaline. Des annonces d'une grande violence sociale pour les plus faibles, au chômage ou au travail", écrit-il. "Une feuille de route que nous combattrons à l’Assemblée et dans les luttes", promet le secrétaire national du PCF.

Sur son compte X, la secrétaire nationale d'Europe Ecologie Les Verts, Marine Tondelier, dénonce une "chasse aux pauvres" : "Conditionnement du RSA, rendez-vous médical raté payant, stigmatisation de la jeunesse, travaux "d'intérêt éducatif", réforme de l'AME... Il est loin le 'en même temps' !" dit-elle avant de résumer : "Aujourd'hui, place à la droite punitive !"

"Dé-macroniser la France", le mot d'ordre de La France Insoumise

Invitée sur franceinfo, Caroline Fiat, députée LFI de Meurthe-et-Moselle , estime que "la partie santé" du discours de politique générale est "catastrophique". L'aide-soignante de profession, ressent "beaucoup de déception" après cette prise de parole du Premier ministre.

L'élue tacle l'annonce faite par Gabriel Attal : revalorisation salariale de 200 euros nets par mois, et prime de 800 euros en mai prochain pour les infirmières scolaires. "Entendre que les infirmières scolaires vont être augmentées alors qu'on alerte sur le fait qu'il n'y en a plus", grince Caroline Fiat qui estime qu'"augmenter des fantômes, ça va être très compliqué". L'élue regrette que le Premier ministre ne soit "même pas capable de dire qu'il y aura une loi grand âge-autonomie, c'est quelque chose de catastrophique, c'est une déception énormissime, ça va aller très très mal pour les Français", conclut Caroline Fiat.

Sur X de nombreux Insoumis sur X, appellent à "dé-macroniser la France" en réaction au vocabulaire employé par Gabriel Attal "désmicardiser", "débureaucratiser", "déverrouiller". Pour Manuel Bompard, député LFI des Bouches du Rhone, "attaquer le SMIC, construire moins de logements sociaux, soumettre le pays à une terrible cure d’austérité, refuser le partage des richesses. Gabriel Attal a présenté son projet : être le bourreau de la France qui souffre."

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.