Un rapport d'enquête parlementaire accuse le RN d'être une "courroie de transmission" du pouvoir russe, Marine Le Pen dénonce "un procès politique"
Le Front national, devenu Rassemblement national, est accusé d'avoir été une "courroie de transmission" du pouvoir russe dans le rapport de la commission d'enquête sur les ingérences étrangères, consulté par franceinfo jeudi 1er juin, et dévoilé par RMC et Mediapart. Le rapport, rédigé par la députée Renaissance Constance Le Grip, a fuité jeudi. Il insiste sur "l'alignement" du FN sur le "discours russe" au moment de "l'annexion illégale" de la Crimée en 2014, quelques mois après avoir négocié un prêt auprès d'une banque tchéco-russe.
"Soutenir, comme le fit Marine Le Pen, que les habitants de la Crimée ont voté 'librement' leur rattachement à la Russie est (...) pour le moins assez peu vérifié", peut-on lire dans le rapport, adopté par 11 voix pour, 5 contre et deux abstentions, selon les informations de franceinfo. "La violation de la souveraineté et de l'intégrité territoriale d'un Etat, l'Ukraine, amputée d'une portion importante de son territoire, n'est ainsi manifestement pas intolérable pour les grands défenseurs des souverainetés nationales que sont madame Le Pen et le Rassemblement national."
"Malhonnête et tout à fait politisé", dénonce Marine Le Pen
Le rapport poursuit, en évoquant la récente audition de Marine Le Pen le 24 mai à l'Assemblée : "Ce relais direct du discours officiel russe, 'cette courroie de transmission' efficace et, sur ce sujet-là du moins, jamais démentie, sont visiblement appréciés à Moscou : à peine l'audition de madame Le Pen par la commission d'enquête terminée, le 24 mai dernier, des titres de presse russes se faisaient avec une grande satisfaction l'écho de l'affirmation principale, à leurs yeux, réaffirmée par Marine Le Pen : la Crimée est et a toujours été russe".
Marine Le Pen a elle estimé que ce rapport était "malhonnête et tout à fait politisé". "Il n'y a rien, en fait", a-t-elle assuré, dénonçant "un procès politique" lors d'une conférence de presse dans le Pas-de-Calais, relayée par l'AFP. La leader d'extrême droite avait été auditionnée la semaine dernière par cette commission sur d'éventuelles contreparties politiques en échange d'un prêt russe contracté par l'ex-Front national en 2014.
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