Régionales : si Marine Le Pen "veut gagner dans un an", elle doit "tirer les leçons" de cette contre-performance, estime Robert Ménard
Robert Ménard, maire de Béziers, qui a notamment soutenu la liste Rassemblement nationale en Occitanie pour les régionales, pointe le rôle tenu par Marine Le Pen dans l'échec du parti à s'imposer durant ces élections.
Si Marine Le Pen "veut avoir une chance de gagner dans un an, il faut tirer les leçons de ce qui vient de se passer", avertit au lendemain du premier tour des élections régionales et départementales, Robert Ménard, maire de Béziers, qui a notamment soutenu la liste Rassemblement nationale en Occitanie pour les régionales. Le RN était donné en tête dans six régions, il ne l’est finalement qu’en Provence-Alpes-Côte d’Azur.
"L’abstention a encore plus frappé l’électorat du Rassemblement national", mais "cela ne suffit pas à expliquer ce résultat", affirme sur franceinfo le maire divers droite de Béziers, alors que le RN a perdu 9 points par rapport au premier tour des dernières élections régionales. Il pointe "d'autres problèmes" et notamment le rôle tenu par la patronne du RN.
Le RN "radical" mais pas assez "réaliste"
"La normalisation" de ce parti "n’est pas suffisante", elle "ne fonctionne pas encore parce qu'il y a un discours qui n'est pas assez constructif, peut-être qu'il y a aussi un discours trop idéologique. Puis, il y a un manque d'incarnation au niveau local. Il faut à la fois être radical et réaliste. Souvent, le Rassemblement national est radical, mais pas assez réaliste, notamment sur les questions sociales ou économiques", poursuit-il en donnant l’exemple des retraites.
"Il faut tenir à la fois un discours général, la sécurité, l'immigration, mais en même temps, il faut bien connaître les dossiers pour pouvoir répondre concrètement à des enjeux qui sont des enjeux locaux", ajoute Robert Ménard. Marine Le Pen doit "aller plus loin dans la normalisation" de son parti et elle "aurait tort de se réfugier simplement derrière l'abstention qui a battu des records. Elle doit elle aussi tirer des leçons de ce qui s'est passé".
Au Rassemblement national, il manque des "figures crédibles" dont on pourrait se dire "celui-là ferait un bon maire où celui-là, ferait un bon président de département ou de région. Il n'y a pas de personnel politique assez nombreux de cette teneur-là au Rassemblement national", affirme-t-il. Et Robert Ménard "espère" que Marine Le Pen "ne va pas se réfugier dans des explications qui permettent de se dégager de toute responsabilité. Ce serait une erreur", selon le maire de Béziers.
Dans un scrutin marqué par une abstention historique, Les Républicains et leurs alliés se sont imposés, dimanche comme la première force politique au niveau national, recueillant 28,4% des suffrages, devant le Rassemblement national (19,3%) et le PS et ses alliés (15,8%), selon des estimations Ipsos/Sopra Steria. La majorité présidentielle ne pointe qu'en cinquième position (10,6%), derrière Europe Ecologie-Les Verts et ses alliés (13,2%).
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