Cet article date de plus d'un an.

Propos d'Elisabeth Borne sur le RN : "On ne combat pas l'extrême droite avec les mots des années 90", affirme Emmanuel Macron en Conseil des ministres

La cheffe du gouvernement a qualifié dimanche le parti d'extrême droite d'"héritier de Pétain". Un qualificatif que n'a visiblement pas apprécié le président de la République, qui l'a fait savoir mardi à la Première ministre.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Elisabeth Borne et Emmanuel Macron au Mont Valérien, à Suresnes (Hauts-de-France), le 18 juin 2022. (MAXPPP)

"Il faut combattre l’extrême droite mais on ne la combat pas avec les mots des années 90 et des arguments moraux, ça ne marche plus." En Conseil des ministres, mardi 30 mai, Emmanuel Macron a recadré Elisabeth Borne, selon des propos rapportés par un ministre à France Télévisions. La Première ministre avait déclaré dimanche, lors d'une interview à Radio J, que le parti d'extrême droite était l'"héritier de Pétain", maréchal collaborateur pendant l'invasion de la France par les nazis lors de la Seconde Guerre mondiale.

"Je n'ai jamais entendu Marine Le Pen dénoncer ce qu'ont pu être les positions historiques de son parti et je pense qu'un changement de nom ne change pas les idées, les racines", avait ainsi assuré la cheffe du gouvernement. Le FN, ancêtre du RN, avait été fondé le 5 octobre 1972 par des cadres d'Ordre nouveau, un mouvement nationaliste né après Mai-68, mais aussi d'anciens Waffen-SS et collaborateurs de l'Allemagne nazie. 

Combattre "sur le terrain de l'efficacité"

Mais, pour Emmanuel Macron, les arguments avancés par Elisabeth Borne sont donc obsolètes. Pour le président de la République, il faut aujourd'hui combattre le parti de Marine Le Pen "sur le terrain de l'efficacité". "Les millions de Français qui votent pour le RN ne sont pas tous des fachos. On n’arrivera pas à faire croire à des millions de Français qui ont voté pour elle que ce sont des fascistes", a-t-il ajouté.

Selon un participant au Conseil des minstres, cette déclaration du chef de l'Etat est intervenue au moment d'aborder l'actualité internationale avec les élections législatives en Espagne et les potentielles alliances entre la droite et l'extrême droite espagnoles. 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.