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Plainte pour "propos racistes" à Villers-Cotterêts : le maire FN dénonce "une manipulation"

Trois Antillais ont porté plainte pour injures raciales contre un adjoint de la ville.

Article rédigé par Thomas Baïetto
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le maire FN de Villers-Cotterêts (Aisne), Franck Briffaut, le 1er avril 2014, devant sa mairie. (FRANCOIS NASCIMBENI / AFP)

Tout est parti d'une voiture mal garée un vendredi soir devant la gare de Villers-Cotterêts (Aisne). Trois Antillais ont porté plainte, dimanche 28 septembre, contre Robert Hiraux, un maire-adjoint Front national de la commune, pour propos racistes, rapporte La 1ère.fr.

Selon Albert, l'un des plaignants, l'élu lui aurait lancé : "Dégagez de là, vous n'êtes pas dans votre cambrousse." L'adjoint frontiste assure avoir simplement dit : "Vous êtes en ville, pas dans une forêt, pas dans la cambrousse""Je n'ai jamais tenu de propos infamants sur les Noirs et les Arabes, je ne suis pas idiot !", a-t-il ajouté. "Pour moi, 'cambrousse', ça renvoie à des singes dans la forêt…  Des propos racistes, depuis que je suis en métropole, ça ne m’était jamais arrivé", rétorque Albert.

"Dans une autre commune, on n'en aurait pas parlé"

Contacté par francetv info, le maire Franck Briffaut défend son adjoint. "Quand on regarde le dictionnaire, cambrousse, c'est le mot campagne. Il semblerait que quand on s’adresse à quelqu’un de couleur, les mots n’ont pas le même sens", répond l'élu. Franck Briffaut, déjà critiqué pour avoir refusé de commémorer l'abolition de l'esclavage dans sa commune, voit dans cette affaire une "manipulation" de l'extrême gauche. Il en veut pour preuve la présence d'un représentant du Front de gauche sur place.

L'édile accuse ses opposants de "fouiller les poubelles" et d'avoir monté l'incident en épingle. "Ils savent bien que lorsqu’il s’agit d’une mairie FN, les poissons rappliquent quand on lance un hameçon, même si il n’y a pas de ver au bout", regrette-t-il. "Si cela avait été quelqu'un d'autre, dans une autre commune, on n'en aurait pas parlé", croit-il savoir. A l'inverse, les trois plaignants interrogés par La 1ère.fr ont le sentiment que l'adjoint multiplie "les remarques déplacées à l'encontre des Arabes et des Antillais de Villers-Cotterêts".

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