Parlement européen : Thierry Mariani sanctionné pour des missions d'observation des élections au Kazakhstan et en Crimée
L'eurodéputé français a réalisé deux missions d’observation en juillet 2020 et janvier 2021 dans ces territoires, alors que le Parlement européen n’y avait envoyé personne pour des raisons diplomatiques.
L'eurodéputé Thierry Mariani est dans le collimateur du Parlement européen pour des missions d'observation des élections hors de l'Union européenne, a appris franceinfo auprès de Thierry Mariani et de source parlementaire.
La Commission des Affaires étrangères a décidé d'exclure Thierry Mariani des missions officielles d'observation des élections diligentées par l'institution jusqu'en décembre 2021. Dans une lettre datée du 18 juin, que franceinfo a pu consulter, le groupe de soutien à la démocratie (DEG) du Parlement européen reproche à Thierry Mariani d’avoir en quelque sorte cautionné les élections au Kazakhstan et en Crimée, territoire illégalement occupé par la Russie.
L'eurodéputé français y a en effet réalisé deux missions d’observation en juillet 2020 et janvier 2021, alors que le Parlement européen n’y avait envoyé personne pour des raisons diplomatiques. "Nous considérons que votre comportement est contraire aux règles d’observations individuelles des élections", indique la lettre datée du 18 juin dernier.
Au début, j'ai cru que c'était une mauvaise farce.
Thierry Mariani, eurodéputéfranceinfo
"J'apprends que je suis interdit pendant six mois de missions officielles d'observations à l'étranger, mais on n'y a jamais été invité donc ça ne va pas me changer", poursuit-il, précisant que ces deux voyages sont bien réels et ont été financés par des organismes sur place. Ces voyages ont été payés par le ministère des Affaires étrangères du Kazakhstan et de la fédération de Russie, d'après les informations disponibles sur le site Internet du Parlement européen.
Un recours déposé
"On voit très bien que c’est une sanction politique", dénonce l'eurodéputé RN. Il affirme par exemple recevoir une "sanction" pour une mission au Kazakhstan alors que "dans la même mission quelqu'un qui est de la majorité du Parlement écope d'un avertissement". Selon lui, "le Parlement européen n'aime pas la diversité des opinions" et que "sur certains dossiers internationaux on assiste à une radicalisation des positions dans ce Parlement européen". Thierry Mariani rappelle qu'en France "il y a une tradition : les députés sont libres".
L'eurodéputé RN annonce le dépôt d’un recours. Il dit regretter de ne pas avoir été auditionné par le groupe parlementaire de soutien à la démocratie. Du côté du Parlement européen, on affirme qu'il ne s’agit pas d’une sanction en tant que telle, mais d’une notification selon laquelle ces députés ne pourront pas participer à des missions jusqu’à la fin de l’année 2021.
Pour pouvoir partir en mission d’observation électorale au nom de l’institution, il faut remplir certains critères d'impartialité, précise une source parlementaire.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.