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Réduction de la saisie d'aides publiques du RN : c'est "un désaveu incroyable pour les deux juges d'instruction"

Sébastien Chenu, député du Nord et porte-parole du Rassemblement national, a également annoncé que son parti continuait à contester la décision de saisir ces aides et se pourvoira en cassation.

Article rédigé par franceinfo
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Sébastien Chenu, député du Nord et porte-parole du Rassemblement national, le 23 juillet 2018, à l'Assemblée nationale. (GERARD JULIEN / AFP)

Si la saisie d'aides publiques attribuées au Rassemblement national (RN) dans le cadre de l'enquête sur les soupçons d'emplois fictifs au Parlement européen a été confirmée par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris, mercredi 26 septembre, cette dernière a décidé de réduire le montant de deux à un million d'euros. Il s'agit d'un "désaveu incroyable pour les deux juges d'instruction", a estimé Sébastien Chenu, sur franceinfo. Pour le député du Nord et porte-parole du RN, cela "met en lumière la partialité dont ils ont fait preuve depuis le début de cette affaire. On nous rend ce qu'on nous doit et on reconnaît notre fondement à contester cette politisation de la justice".

Nous sommes heureux de voir qu'un million d'euros de notre subvention publique va nous être restitué, mais le préjudice est terrible tout de même.

Sébastien Chenu

à franceinfo

Une décision qui n'est pas suffisante pour le RN, qui a annoncé saisir la Cour de cassation. La justice soupçonne le parti de Marine Le Pen d'avoir mis en place un système frauduleux pour rémunérer ses permanents avec des deniers européens. Le Parlement européen estime le préjudice à sept millions d'euros pour la période 2009-2017. "La bataille n'est pas finie, nous contestons toujours cette décision de juges politisés, c'est un coup d'arrêt porté à la démocratie", a estimé Sébastien Chenu. Jordan Bardella, porte-parole du RN, rappelle aussi, mercredi sur franceinfo, que "le MoDem est poursuivi pour les mêmes motifs, mais il ne s'est jamais fait saisir sa dotation publique. Permettez-moi de douter d'une exception Rassemblement national dans la justice française".

Si "une entreprise ou une association à qui on enlève un million d'euros de fonctionnement, c'est conséquent", Sébastien Chenu a expliqué que le parti présidé par Marine Le Pen devrait s'en sortir, alors que certains élus avaient évoqué un "danger de mort" du parti d'extrême-droite. "Nous ne mettons pas la clé sous la porte. Notre mouvement est bien géré, malgré le fait que nous n'avons pas droit aux prêts bancaires. C'est ce qui nous a permis de tenir. Mais il nous manque encore 300 000 euros pour retomber pleinement sur nos pieds". Depuis l'été, le parti a lancé un appel aux dons pour "payer les salaires", qui a permis à ce jour de récolter 700 000 euros, selon Sébastien Chenu.

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