Fréjus : le FN veut profiter des divisions de la droite
Fréjus, 53.000 habitants, est l'une des villes ciblées par le Front national en région PACA. Sur le marché Saint-Aygulf, au sud-ouest de la commune, le candidat UMP Philippe Mougin fait campagne. "Tenez, ça vous permettra de connaître mon programme pour la maison Fréjus qui est à l'arrêt depuis quatre ans ", dit-il, en tendant un tract à un habitant.
La maison Fréjus se lézarde effectivement. C'est l'une des villes les plus endettées de France, avec près de 3.000 euros par habitant. Et son maire sortant, Elie Brun (divers droite), a été condamné à cinq ans d'inéligibilité dans une affaire de concession de plage privée, attribuée à l'ex-mari de son épouse.
Il a fait appel, un appel suspensif, ce qui lui permet de briguer un quatrième mandat, lui qui est maire depuis 1997, après que François Léotard lui a cédé la place. Depuis, il a systématiquement été réélu dès le premier tour en 2001 et 2008. "C'est une procédure politico-judiciaire. Je n'ai rien à me reprocher, prévient l'édile. Moi j'ai un bilan, les autres candidats n'ont rien. "
Mais ce bilan est justement fustigé par ses concurrents. A commencer par Philippe Mougin. Soutenu par François Léotard, figure de la droite locale, c'est lui qui a obtenu l'investiture UMP, contre Elie Brun.
Et il n'est pas tendre avec son ancien patron, lui qui a démissionné de son mandat d'adjoint au maire : "Le problème du maire sortant, c'est que depuis quatre ans il s'est complètement désintéressé des affaires de la ville. Fréjus a perdu son statut de première ville de l'Est du Var et de quatrième ville du département. Il est passé du statut de maire à celui d'un espèce de seigneur féodal qui croit être propriétaire de la ville ".
Philippe Mougin n'est pas le seul à avoir goût pour les phrases assassines. David Rachline, candidat du FN à 26 ans seulement, a installé sa permanence au pied de la Mairie. Il se réjouit des divisions de la droite alors qu'un ancien directeur de cabinet d'Elie Brun est aussi en lice. David Rachline s'en prend lui au candidat UMP Philippe Mougin, et à son rôle en tant qu'ex-adjoint qui était chargé du tourisme.
"Il a ruiné l'office du tourisme. Il a montré qu'il était incapable de gérer. C'est même un candidat de haut niveau dans la mauvaise gestion ", tacle le candidat FN.
Aux dernières cantonales, David Rachline a obtenu 48% des voix à Fréjus et 45% aux législatives. Il est un espoir du Front national.
Mais pour la candidate socialiste, Elsa Di Méo, il est surtout un apparatchik. Comme lui elle siège au conseil municipal, et prévient qu'il ne "s'est prononcé que sur 6% des délibérations municipales en six ans ". "Il ne sera pas demain à même de parler sur l'ensemble des sujets qui concernent les Fréjusiens ", poursuit la candidate.
Mais David Rachline est donné en tête du premier tour par plusieurs sondages. Pour le second tour, tout dépendra des éventuels désistements républicains. Une élection surveillée de très près par les états-majors parisiens. Manuel Valls était ainsi à Fréjus jeudi dernier et Marine Le Pen y sera mardi.
Les candidats déclarés
Philippe Mougin (Ensemble confiants pour Fréjus)
Elie Brun (Fréjus au coeur, Fréjus toujours)
Philippe Michel (Fréjus en mouvement)
Elsa Di Méo (Notre identité c'est Fréjus)
David Rachline (Fréjus pour vous)
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