François Hollande lance l'An II, année de "l'offensive"

L'An II, François Hollande
l'avait déjà évoqué devant ses ministres réunis en séminaire, le 6 mai dernier.
Cette fois, c'est devant quelques 400 journalistes, réunis à l'Elysée pour la
deuxième grande conférence de presse du quinquennat, que le président de la
République a détaillé les orientations de sa deuxième année de mandat.

À plusieurs reprises, François
Hollande a annoncé le mot d'ordre pour cet an II : "offensive ".
Là où la première année du mandat a été marquée, selon lui, par l'objectif du "redressement
de la compétitivité ", de la "crédibilité budgétaire ",
la seconde devrait être celle du volontarisme et de l'action. A plusieurs
reprises, François Hollande a assuré les journalistes de sa capacité de
décision : "Je n'ai pas cessé de décider depuis que je suis là ",
rappelant, sur le mode de l'anaphore, les mesures qu'il avait prises depuis son
investiture.

L'Europe en première
ligne

L'Europe fait partie des
sujets prioritaires pour cet An II, pour le président de la République. Car la
récession qui touche la France, prétend-il, touche l'ensemble de l'Europe.
François Hollande entend donc sortir l'Union européenne de sa "langueur ",
et promet qu'il proposera la création d'un gouvernement économique de l'Europe,
se réunissant tous les mois et dirigé par un "président nommé pour une
durée longue ". L'objectif notamment visé est celui d'attribuer une
capacité budgétaire à la zone euro.

Mais François Hollande
entend aller encore plus loin, en promettant une union politique, présentée
comme "une affaire d'urgence européenne "... d'ici deux ans. Il
compte s'appuyer sur l'indispensable "moteur franco-allemand "
de l'Europe, en trouvant d'abord un compromis entre la France et l'Allemagne pour
"entraîner les autres pays d'Europe ".

Retraites et choc de simplification

L'autre chantier de taille
sera celui des retraites. Il est déjà programmé pour débuter lors de la
conférence sociale des 20 et 21 juin prochains. Même si François Hollande promet
que la justice envers les carrières longues sera maintenue, il l'a annoncé,
"on devra travailler un peu plus longtemps ". Le déficit
pourrait atteindre 20 milliards d'euros à l'horizon 2020. Matignon a d'ores et
déjà reçu les recommandations des partenaires sociaux, dont le Medef, qui
préconise un départ à 65 ans.

D'autres réformes seront
engagées pendant cette nouvelle année. En particulier sur le "choc de
simplification " annoncé en mars dernier : le président de la
République a notamment précisé que ce choc s'accompagnerait aussi d'une réforme
des décisions administratives pour les particuliers. Passé le délai légal, une
non-réponse de l'administration vaudra pour une approbation ; et non pour un
refus comme c'est le cas actuellement. Une loi viendra préciser les domaines
d'application de ce texte au mois de septembre. En outre, François Hollande promet
qu'il maintiendra le cap sur la formation professionnelle et l'inversion de la
courbe du chômage, promise avant la fin 2013.