Maintien de François Fillon : Nicolas Bay pointe "le nombrilisme politique" du candidat Les Républicains
François Fillon a annoncé mercredi qu'il maintenait sa candidature à l'élection présidentielle en dépit d'une prochaine mise en examen. Pour Nicolas Bay, secrétaire général du FN, le candidat Les Républicains est dans une logique "nombriliste".
François Fillon a annoncé mercredi 1er mars maintenir sa candidature à l'élection présidentielle malgré sa convocation par la justice le 15 mars en vue d'une mise en examen. La semaine dernière, Marine Le Pen avait, elle, refusé de se rendre à une convocation des enquêteurs sur les soupçons d’emplois fictifs au Parlement européen. Les deux candidats dénoncent le calendrier judiciaire et l'attitude des magistrats. François Fillon et Marine Le Pen, même combat ? Ce n'est pas l'avis de Nicolas Bay, le secrétaire général du Front national et député européen.
franceinfo : Est-ce que vous vous frottez les mains en entendant François Fillon annoncer sa convocation en vue d'une mise en examen ?
Nicolas Bay : Non, parce qu’on assiste à une instrumentalisation extrêmement grave de l’institution judiciaire dans notre pays. François Fillon se trouve dans l’incapacité aujourd’hui de se faire entendre par les Français. Les Français n’ont peut-être pas beaucoup envie d’entendre le projet de François Fillon qui n’était pas du tout conforme à leurs intérêts. Ce que je vois, c’est un François Fillon qui a dû être pressé toute la matinée par ses amis et toute sa famille politique pour se retirer. Finalement, il dit qu’il poursuit.
François Fillon reste dans la logique de la primaire de la droite avec ce nombrilisme politique qui consiste à s’adresser à une toute petite catégorie des électeurs, alors que l’esprit de l'élection présidentielle, c’est de rassembler le peuple de France. C’est ce que fait Marine Le Pen.
Sans évoquer le fond des affaires, François Fillon et Marine Le Pen s'en prennent tous les deux aux magistrats, s'en remettent au peuple face au système. Est-ce comparable ?
Les affaires sont de nature très différentes. Nous défendons le principe de la séparation des pouvoirs, des institutions. La séparation des pouvoirs, c’est la non-immixtion de l’institution judiciaire dans le débat politique. C’est le respect de la démocratie. Ne pas priver les Français d’un débat fondamental pour l’avenir du pays. La différence, c’est que François Fillon a du mal à rassembler sa propre famille politique, alors que Marine le Pen est en progression aussi bien au premier tour qu’au second tour.
Avec son bilan désastreux à Matignon pendant cinq ans entre 2007 et 2012, François Fillon n'est pas rassembleur. C’est ce qui est en cause avant même sa personnalité. On assiste aujourd’hui à une utilisation de l’institution judiciaire par le Parti socialiste au bénéfice de la candidature d'Emmanuel Macron, qui est le candidat de François Hollande et d’une bonne partie des socialistes.
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