François Bayrou propose d'interdire les dons privés pour les campagnes électorales
Le candidat du MoDem, François Bayrou a proposé, samedi 31 mars, de réformer la loi sur le financement des campagnes présidentielles avec une interdiction des dons des particuliers et un plafonnement des dépenses à 10 millions d'euros.
Coïncidence ou tactique de campagne ?
Au lendemain de la décision de justice de maintenir en détention l'ex-gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, et sur fond de polémique d'un possible financement illégal de la campagne de 2007 de Nicolas Sarkozy, le candidat du MoDem préconise une révision du financement des campagnes présidentielles.
Cette proposition, formulée par M. Bayrou lors d'un déplacement à Bastia, intervient le jour même où le quotidien Libération titre : "Affaire Bettencourt : partie de cache cash", illustrant cette Une d'un dessin de Nicolas Sarkozy, assis sur une bombe.
Fin des dons privés
Outre le financement public intégral pour tous les candidats dépassant le seuil des 5%, s'est prononcé pour une interdiction des dons privés.
"On s'aperçoit que les dons sont souvent organisés pour détourner la loi. On cite l'exemple de puissances financières qui donnent de l'argent à leurs collaborateurs pour que chacun d'entre eux cotise aux campagnes. Si c'est vrai, c'est choquant", souligne-t-il.
En outre, "cette suppression des dons des particuliers fera faire des économies à l'Etat car ils donnent droit à défiscalisation", a fait valoir M. Bayrou.
"Remettre de l'égalité entre les candidats"
des Pyrénées-Atlantiques a aussi plaidé pour "un plafonnement sévère à 10 millions contre le double aujourd'hui des dépenses de campagne, ce qui permettra de remettre de l'égalité entre les candidats".
"Quand on regarde les déséquilibres de moyens entre les uns et les autres, alors on s'aperçoit qu'il y a un problème dans la démocratie française".
Sur le maintien en détention de patrice de Maistre
Sur le maintien en détention de l'ex-conseiller financier de Liliane Bettencourt, M. Bayrou a fait part "d'inquiétudes et de suspicions très grand sur le financement de la campagne 2007 de Nicolas Sarkozy".
Interrogé sur la décision en ce sens de la cour d'appel de Bordeaux, le candidat à l'élection présidentielle a déclaré : "J'imagine que la cour s'est prononcée sur des éléments précis. En tout cas, il faut sortir de ces suspicions qui jettent une ombre sur la manière dont la démocratie française fonctionne".
Hollande et Joly réagissent
Une position identique à celle du candidat socialiste. Dans une interview publiée jeudi dans Le Monde, François Hollande, avait estimé que si les faits de financement illégal étaient avérés, "le candidat concerné (nicolas Sarkozy, ndlr) devrait forcément en rendre compte".
L'ancienne magistrate et candidate écologiste à l'élection présidentielle, Eva Joly, s'est elle demandée si Nicolas Sarkozy ne voulait pas se faire réélire pour éviter toute poursuite grâce à l'immunité accordée par la Constitution au chef de l'Etat en exercice, lors d'une interview sur BFMTV-RMC.
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