"Françafrique" : Jacques Chirac dépose plainte contre Robert Bourgi
Les langues se délient-elles après que Robert Bourgi ait brisé la loi du silence ? Ou bien est-ce une nouvelle étape du lancement d'une machine de guerre politique contre le clan des “chiraquiens” ? Toujours est-il que l'interview de l'avocat, dépositaire autoproclamé des fameux réseaux Foccart et conseiller officieux de Nicolas Sarkozy pour l'Afrique, trouve un écho jusqu'à Abidjan.
L'ex-numéro deux du président ivoirien déchu Laurent Gbagbo, Mamadou Koulibaly, confirme en partie les affirmations de Robert Bourgui : “Robert Bourgi a parfaitement raison il y a eu un transfert d'argent entre Laurent Gbagbo et Jacques Chirac, en 2002”, assure-t-il. Et il fait état de “d'environ deux milliards de CFA” (environ trois millions d'euros). Il dit avoir “rencontré Robert Bourgi à la table de Gbagbo en 2002, venu solliciter de l'aide en vue d'un financement de la campagne présidentielle en France”, et raconte s'être opposé à ces transferts. “Monsieur, vous êtes jeune, quand on veut faire de la politique on est généreux”, lui aurait répondu Robert Bourgi.
Mamadou Koulibaly, qui était devenu président par intérim du parti de Laurent Gbagbo après la chute de l'ex-président, a quitté son poste le 11août, pour former le sien, Liberté et démocratie pour la République (Lider).
_ A Paris, l'entourage de l'ex-président ivoirien entonne le même couplet : “Cela devait éclater un jour ou l'autre. Nous nous étonnons juste que ce ne soit que maintenant que l'opinion publique française semble découvrir tout ça. Et on s'étonne aussi que cela s'arrête à Dominique de Villepin”
Les propos de Robert Bourgi ont aussi fait réagir l'un des principaux concernés : Jacques Chirac. Il a décidé de porter plainte en diffamation contre l'avocat, a révélé son avocat, Me Jean Veil. Et il accuse Robert Bourgi d'avoir attendu que Jacques Chirac soit diminué pour l'attaquer.
Dominique de Villepin de son côté a dénoncé des accusations “indignes” et “mensongères”. “Tout cela n'est pas un hasard et il y a sans doute également un écran de fumée”, insinue-t-il, visant sans le dire l'Elysée et l'entourage présidentiel.
Le Parquet de Paris n'a pour l'instant pas l'intention d'ouvrir une enquête, malgré les demandes de plusieurs personnalités de politiques, comme François Hollande.
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