Florange : la lettre par laquelle ArcelorMittal retire le projet ULCOS
C'est une partie de cartes à trois qui se joue pour décider de l'avenir du site sidérurgique lorrain de Florange. Dernier épisode : l'industriel a décidé jeudi de retirer "en raison de difficultés techniques ", la candidature du site pour le projet européen ULCOS de captation et de stockage de CO2.
L'annonce de la Commission européenne
Le nouvel épisode du feuilleton Florange est venu de Bruxelles. Isaac Valero, le porte-parole de la Commissaire en charge du Climat de la Commission européenne annonce qu'ArcelorMital a retiré une première version d'Ulcos d'un appel d'offre pour obtenir des financements communautaires.
"ArcelorMital a parlé de problèmes techniques, j'espère qu'on pourra les résoudre dans les semaines qui viennent."(Antonio Tajani, commissaire européen à l'Industrie)
Problème, ce projet, un prototype de haut fourneau innovant, est censé faire de Florange une vitrine de nouvelles technologies de production de l'acier, beaucoup moins polluantes.
Et Ulcos est surtout l'un des points de l'accord entre le géant mondial de l'acier et le gouvernement français et l'une des clés d'un maintien d'activité pour la "filière chaude". L'annonce de ces "difficultés techniques " est potentiellement explosive, à tel point que Matignon, comme ArcelorMital s'empressent de déminer le terrain.
Pas d'abandon pour ArcelorMital
La décision de se retirer de l'appel d'offres "ne signifie en aucun cas l'abandon du projet Ulcos". Le groupe assure qu'il pourra présenter une nouvelle version du projet au plus tôt lors du prochain appel d'offres, en 2013.
ArcelorMital a rappelé "sa volonté de poursuivre le projet de recherche ".
"Pas d'absence de futur" pour l'exécutif
Le gouvernement français compte sur ce projet de stockage de
CO2 sur le site sidérurgique de Florange pour assurer en partie la pérennité du site lorrain.
Un projet ULCOS 2 est déjà en préparation, assure l'exécutif, mais ne devrait pas se matérialiser avant le second semestre 2013. ArcelorMital s'est "engagé à poursuivre les travaux " d'ULCOS, a réagit Matignon après l'annonce de la Commission, assurant que l'accord passé avec Mittal sur Florange est "toujours valable ".
"Il n'y a pas d'absence de futur " pour les hauts-fourneaux lorrains a tenu à préciser le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault.
Des salariés amers, des experts sceptiques
Après ce nouveau coup de semonce de l'industriel indien, les salariés d'ArcelorMital se disent amers, mais pas surpris.
Dans un entretien accordé à France info, Philipe Lamberts, député européen écologiste, craint qu'Arcelor Mittal ne se retire des deux projets ULCOS. Si c'était le cas, les aides financières européennes pourraient profiter à l'Angleterre ou à l'Allemagne, explique ce parlementaire belge.
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