Fin de l'occupation de la sous-préfecture de Morlaix
Monté sur un engin de levage, son bonnet rouge sur la tête, c'est un manifestant qui a foncé sur les grilles de la sous-préfecture de Morlaix, qui n'ont pas mis longtemps à tomber. Environ 150 à 200 personnes, qui participaient à l'opération escargot des salariés de l'entreprise agroalimentaire en difficulté TillySabco, se sont alors engouffrées dans la cour du bâtiment, où un feu a été allumé. Pendant ce temps, les forces de l'ordre prenaient position dans les jardins de la sous-préfecture.
Après ce coup de force, certains salariés, dont quelques-uns munis des désormais fameux "bonnets rouges" ont décidé d'occuper les lieux pour la nuit. Le préfet du Finistère, Jean-Luc Videlaine les a appelé à quitter les lieux : "l'occupation de ce service public ne fait en rien progresser le dossier qui suscite des inquiétudes fondées, compréhensibles ". Des CRS sont arrivés pour empêcher les manifestants d'entrer dans le bâtiment. Finalement, après avoir eu un contact jugé positif avec le gouvernement, le PDG, Daniel Sauvaget, a demandé aux salarié de lever le camp.
Comme samedi à la manifestation de Quimper, la colère a fini par déborder après la marche des salariés sur la RN12, entre leur entreprise, à Guerlesquin (Finistère) et la sous-préfecture de Morlaix. Ce lundi est jour de chômage technique à TillySabco, deuxième exportateur de poulets français. Et un comité d'entreprise extraordinaire s'est déroulé ce matin. A l'issue, les quelques dizaines de salariés présents sont partis manifester, leur PDG Daniel Sauvaget en tête, vers Morlaix. Un tracteur de camion orné d'une banderole "1.000 emplois menacés " a alors pris position devant la sous-préfecture et Daniel Sauvaget devait tenir une réunion avec le sous-préfet quand les choses ont dégénéré. Le PDG est intervenu pour calmer les esprits, afin que les manifestants ne pénètrent pas dans le bâtiment.
La situation est très tendue à TillySabco, depuis que l'entreprise a annoncé qu'elle allait cesser l'export de poulet - 90% de son chiffre d'affaires - en janvier. Outre les 250 des 340 salariés, des éleveurs sont menacés, a prévenu le PDG. Le 18 juillet, Bruxelles a supprimé les aides à l'exportation pour les poulets congelés. Ces "restitutions" permettaient aux poulets européens de concurrencer les volailles brésiliennes sur la scène internationale, notamment au Moyen-Orient. Daniel Sauvaget était venu demander au sous-préfet, et à travers lui à l'Etat, d'obtenir des compensations européennes à ces suppressions d'aides.
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