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Fillon ne regrette pas d'avoir parlé de rigueur

C'était vendredi , en marge d'une conférence de presse à Tokyo. Le Premier ministre déclarait : "dans tous les budgets de l'Etat, le seul qui n'est pas soumis à la rigueur c'est le budget de l'enseignement supérieur et de la recherche." _ Aujourd'hui, à Nouméa, il a enfoncé le clou : "oui, nous menons une politique de rigueur s'agissant de la dépense. Je n'ai pas peur d'utiliser ce mot".
Article rédigé par franceinfo
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C'était le mot qui faisait peur... au gouvernement. Pas question de l'employer, en aucun cas. Pourtant, en cette période de crise, la tentation était grande. Mais personne n'avait franchi le Rubicon. La semaine dernière encore, Nicolas Sarkozy encore récusait le mot - disait préférer parler d'un budget “rigoureux” ...

François Fillon, vendredi dernier, a sauté le pas. C'était lors d'une conférence de presse à Tokyo, destinée à convaincre les investisseurs japonais de ne pas se détourner de l'euro. Le Premier ministre avait eu ces mots : “nous sommes très attentifs à ne pas prendre des mesures qui viendraient stopper la croissance, qui viendraient même handicaper l'effort de recherche et d'innovation. C'est la raison pour laquelle dans tous les budgets de l'Etat, le seul qui n'est pas soumis à la rigueur c'est le budget de l'enseignement
supérieur et de la recherche.”
_ Au détour d'une phrase, le mot maudit était prononcé... Tout le monde en a abondamment glosé, vendredi.

A tel point qu'aujourd'hui, à Nouméa - c'est en Nouvelle-Calédonie que se termine la tournée de Fillon, aujourd'hui - le Premier ministre est revenu sur sa déclaration. Non pour l'infirmer, mais pour la confirmer : “oui nous menons une politique de rigueur s'agissant de la dépense, je n'ai pas peur d'utiliser ce mot. Je ne le regrette pas, je ne le retire pas et je le répéterai chaque fois que j'en aurai l'occasion.”

Mais attention, la nuance est subtile : “je ne qualifie pas de politique de rigueur
l'ensemble de notre politique économique et financière. J'ai d'ailleurs eu l'occasion de dire à plusieurs reprises que ce que nous faisons en ce moment c'est justement pour éviter d'être conduit à cette politique.”

Cela dit, le plus important, dit Fillon, “ce sont les engagements que nous avons pris. Nous avons pris l'engagement de passer d'un déficit de 8% du PIB en 2010 à un déficit de 6% en 2011 et moins de 3% en 2013. On peut mettre tous les mots qu'on veut derrière cette politique”. Un tabou a en tout cas sauté.

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