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Éric Zemmour : "Du Bruno Mégret", "du Le Pen" et "du Trump" dans sa méthode, selon un historien

"On a vu converger toutes les extrêmes droites" lors du premier meeting du candidat Zemmour à la présidentielle, dimanche à Villepinte, observe Nicolas Lebourg, spécialiste de l'extrême droite européenne.

Article rédigé par franceinfo
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Eric Zemmour, le 5 décembre 2021 à Villepinte (Seine-Saint-Denis). (JULIEN DE ROSA / AFP)

"Il y a bien évidemment du Le Pen. Il y a bien évidemment du Trump. Il y a aussi du Bruno Mégret" dans la méthode d’Éric Zemmour, a affirmé Nicolas Lebourg, historien et spécialiste de l'extrême droite européenne, invité lundi 6 décembre sur franceinfo, au lendemain du premier meeting du désormais candidat.

"On a vu converger toutes les extrêmes droites", ajoute l’historien, listant les diverses mouvances présentes à Villepinte. "Il y avait les Zouaves, un groupe radical, plutôt d'orientation néo-fasciste. Il y avait des membres de l'Action française. Et ça, c'est le Front National de 1972 à 1999 : ce grand compromis entre toutes les extrêmes droites. Et on a vu que ça faisait la même chose qu'à cette époque-là avec des débordements", explique-t-il. "Et puis, au-delà, on a vu même des droites. Il y avait Mme Boutin, il y avait M. Coûteaux, souverainiste", ajoute Nicolas Lebourg.

"Depuis que Marine Le Pen a pris la présidence du Front national, on a vu une très forte baisse de la violence par les militants des partis électoraux d'extrême droite légalistes, qui respectaient la règle du jeu."

Nicolas Lebourg, historien et spécialiste de l'extrême droite européenne

à franceinfo

 

"Il y avait eu pas mal de violence avant, mais depuis, ça avait considérablement baissé", analyse l’historien qui voit dans les violences du meeting de dimanche des parallèles avec celles qui existaient lorsque l’ancien président du Front National était encore à la tête du parti. "Ceux qui étaient ciblés à l'époque de Jean-Marie Le Pen, c'était d'une part les adversaires politiques, d'autre part les journalistes qui étaient frappés. Et là, on a vu hier la même chose avec les mêmes cibles effectivement données".

"Le Pen n'a jamais été mainstream [courant dominant] comme Éric Zemmour l’est. C'est devenu une extrême droite mainstream, dans une ambiance où l'on sait bien que les critiques les plus vigoureuses contre la société multiculturelle sont devenues extrêmement courantes. Ce n'est pas un hasard s'il se lance maintenant et qu’il apparaît maintenant comme phénomène politique", ajoute Nicolas Lebourg.

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