EPAD: Jean Sarkozy se défend, avec le soutien de papa
Face au tollé, le jeune conseiller général de 23 ans est sorti du bois pour tenter de justifier la légitimité de sa candidature à la présidence du quartier d'affaires de La Défense, vitrine économique de la France, en précisant qu'il entendait aller jusqu'au bout. Mêmes intonations que son président de père, même vocabulaire, Jean Sarkozy insiste: il ne s'agit pas d'une nomination, mais bel et bien d'une élection. "Je suis un élu comme les autres" a-t-il expliqué sur France 3.
"Je ne demande aucun droit supplémentaire, mais je n'en demande pas moins non plus" , a t-il plaidé dans une interview au quotidien Metro, en rejetant les critiques sur sa jeunesse, son manque d'expérience et sur le passe-droit que lui confèrerait son patronyme. Le fait de s'appeler Sarkozy "rend les choses plus difficiles, comme le prouvent les violentes attaques personnelles dont j'ai fait l'objet depuis le début", a-t-il dit, justifiant sa rapide ascension par "sa passion" de la politique. Il assure avoir informé son père et ses proches après avoir pris sa décision sur sa candidature.
"Tout ce qui donne en pâture une personne, sans fondement, de façon excessive, ce n'est jamais bien", s'est insurgé ce matin le président de la République. Les élus UMP, notamment des Hauts-de-Seine et plusieurs membres du gouvernement, sont montés de leur côté au créneau pour défendre Jean Sarkozy jusque dans l'hémicycle de l'Assemblée.
Le Premier ministre a estimé de son côté qu'il n'y avait "pas lieu de faire une polémique". "Jean Sarkozy a été élu, d'abord, par les électeurs des Hauts-de-Seine, et ensuite par ses pairs, pour devenir le chef de la majorité du conseil général des Hauts-de-Seine. Et maintenant, il est désigné (par cette collectivité) pour prendre la présidence de l'Epad", a insisté François Fillon, ajoutant: "c'est une élection, c'est une compétition".
Mais le malaise a gagné les députés UMP qui ont applaudi les critiques exprimées à haute voix par l'un des leurs, Pierre Cardo, lors d'une réunion à huis clos, avant d'être rappelés à l'ordre par leur chef de file, Jean-François Coppé.
Dans un communiqué, les secrétaires nationaux du Parti socialiste ont quant à eux demandé à Nicolas Sarkozy et à l'UMP "d'abandonner ce projet funeste qui fait déjà de la France la risée des démocraties" . La première secrétaire, Martine Aubry a dénoncé "la poursuite de la reprise en main par l'UMP de la région Ile-de-France" et son prédécesseur François Hollande a exprimé sa tristesse de voir le monde regarder la France "avec dérision, avec amusement et avec sarcasme".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.